Wolf Hall est une série en six épisodes tirée des romans d’Hilary Mantel. La série montre l’ascension de Thomas Cromwell, de la disgrâce du cardinal Wolsey à l’exécution d’Anne Boleyn. Elle est réalisée par Peter Kosminsky et est très loin des « Tudors » (2007), série tapageuse et racoleuse. Nous sommes ici dans une série qui est anti-spectaculaire : le rythme est lent, on s’intéresse aux intrigues de la cour, aux manipulations ambitieuses des uns et des autres et pas uniquement à la chambre à coucher d’Henry VIII comme c’était le cas dans « Les Tudors ». Dans « Wolf Hall », un grand soin est apporté aux décors (de véritables châteaux Tudors), aux costumes et les scènes d’intérieur sont toutes tournées à la bougie. Le parti pris est clairement celui de la crédibilité, du réalisme historique.
Le personnage de Thomas Cromwell est donc le centre du livre et de la série. Le conseiller d’Henry VIII a mauvaise réputation en Angleterre. Et après de nombreuses recherches Hilary Mantel a voulu le réhabiliter. Le débat se situe surtout entre Cromwell et Thomas More, le premier est considéré comme machiavélique, manipulateur (il a contribué à l’exécution de More et Boleyn) alors que le second est un grand homme, un saint pour l’Église catholique. Hilary Mantel est plus nuancée sur les portraits des deux hommes. Cromwell est un homme de basse extraction (fils de forgeron), il ne doit qu’à lui même sa formidable et exceptionnelle ascension sociale (ce qui était extrêmement rare à l’époque). C’est un banquier, un homme pragmatique et c’est ce qui l’oppose à More, l’homme des idées. La série nous le présente comme un homme qui, pour sa propre survie, est obligé d’obéir aux demandes du roi même si l’une d’entre elles est de se débarrasser d’Anne Boleyn. C’est un personnage complexe, plein de zones d’ombres (la douloureuse disparition de sa femme et de ses filles, le renvoi du cardinal Wolsey auquel il restera fidèle) et gorgé d’ambition. Bref, un vrai personnage romanesque !
Le casting est absolument remarquable. Cromwell est incarné par Mark Rylance qui en fait un personnage impassible donc insaisissable. Son allure est austère (il est partisan de la Réforme) et son regard mélancolique. Damian Lewis est un formidable Henry VIII au caractère changeant et capricieux. Claire Foy est une Anne Boleyn tout en détermination et certitude. Son discours lors de son exécution n’en est que plus touchant. Se rajoutent à ces trois-là Jonathan Pryce, Mark Gatiss, Joanne Whalley, Mathieu Amalric ou Jessica Raine.
« Wolf Hall » est une magnifique fresque sur l’ascension de Thomas Cromwell servie par un casting haut de gamme et une mise en scène sobre et soucieuse des détails.
Effectivement une série qui change un peu, par son sérieux. J’avoue avoir eu un peu de mal à y entrer, mais après un petit effort, on est récompensé par la qualité des épisodes.
Mon billet ici : http://dviolante5.canalblog.com/archives/2016/02/05/33260973.html
Je suis complètement d’accord, c’est une série exigeante qui demande du temps. Mais j’ai trouvé qu’elle venait vraiment la peine.
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J’ai vu cette série sur Arte et j’ai beaucoup aimé ! C’est vrai que les acteurs sont excellents et j’ai appris beaucoup de détails sur les épouses d’Henry VIII, le schisme. Cela donne envie de lire les romans d’Hillary Mantel. Il y avait aussi deux documents samedi soir sur Arte, sur Henry VIII et sur sa fille Elizabeth I. Un bon complément à la fiction.
Je trouve que c’est un bon début lorsque l’on s’intéresse à cette période, ça donne envie de creuser mais également de lire les romans qui vont au-delà. J’ai récupéré les deux documents dont tu parles mais je n’ai pas encore réussi à les voir.
Là, je sens que je vais craquer et aller faire un tour sur le Net !! Attention, le roux flamboyant est peut-être un agent américain retourné… mdr
Ou peut-être l’agent américain retourné qui est en fait le roi d’Angleterre !!!
Le salaud !! Et les zétazunis, ils sont au courant ??
Ton avis m’a décidé à me lancer après avoir été tentée par la diffusion sur Arte. Je viens de voir le premier épisode et j’aime beaucoup.
C’est intéressant de lire que toutes les scènes d’intérieur sont tournées à la bougie. On voit bien l’attention portée aux détails que ce soit pour les costumes, les intérieurs, ou simplement l’intrigue. Hâte de voir ce que les autres épisodes réservent !
J’espère que tu as apprécié la suite de la série. Je trouve vraiment appréciable qu’un tel soin soit apporté à la reconstitution historique. Et le casting est vraiment remarquable.
J’en ai vu la moitié pour l’instant et j’aime beaucoup. Le soin apporté à la reconstitution historique est visible dans chaque scène et c’est un plaisir à regarder. 🙂
bonjour , je veux vous dire que grâce à votre blog j’ai découvert de nouvelles lectures et je viens de me lancer moi aussi dans l’aventure. Je me suis permis de mettre un lien vers le challenge »a year in england » . Voici le lien vers mon blog . J’aimerais aussi participer au challenge de cette année j’adore Barbary Pym et j’ai lu avec passion tout elisabeth Goudge dans ma jeunesse !. Je ne sais comment procéder pour m’ajouter aux bloggeuses lectrices . merci à vous . Marie -Isabelle
Je suis vraiment ravie de vous avoir fait découvrir des romans Marie-Isabelle. Vous me donnez l’impression que mon blog n’est pas inutile ! Pour le challenge « A year in England », il suffit de me donner les liens vers vos billets au fur et à mesure de leur publication dans les commentaires du billet récapitulatif.
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J’aime beaucoup le tome 2 de la trilogie de Mantel (plus que le tome 1).
Il faut que je trouve le moment de m’y mettre…vivement les vacances !!!