Meurtre à l’anglaise de Cyril Hare

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Lord Warbeck est alité, un anévrisme menace très sérieusement son existence. Pour son dernier Noël, il a souhaité réunir ses proches dans sa propriété. Sont invités son fils Robert, odieux membre d’une ligue fasciste, Sir Julius, son cousin et chancelier de l’Échiquier, Mrs. Carstairs, dont le père fut recteur de la paroisse et Lady Camilla Prendergast,  nièce du premier mari de Lady Warbeck. Se trouvent également à Warbeck Hall le majordome Briggs, fidèle aux traditions et à son maître, et sa fille, ainsi que Wenceslaus Bottwink, historien spécialiste de la constitution anglaise venu étudier les archives de la famille, et l’inspecteur Rodgers qui assure la sécurité de Sir Julius. Les invités disparates se réunissent après le repas pour le toast de Noël. Quand les douze coups de minuit retentissent, Robert Warbeck lève son verre, boit son champagne et s’effondre. Mort par empoisonnement.

Cyril Hare a écrit « Meurtre à l’anglaise » en 1951 comme un pastiche des whodunit de l’âge d’or et c’est parfaitement réussi. On se croirait chez Agatha Christie ! L’intrigue se déroule en huis clos puisque la demeure des Warbeck se retrouve rapidement coupée du monde extérieur par la neige. L’inspecteur, présent sur les lieux, va prendre les choses en main, mais il se sentira vite dépassé par les événements. Car, bien entendu, le meurtrier ne va pas s’arrêter là. Une épée de Damoclès pèse sur les invités puisque l’assassin est l’un d’eux. Le dispositif fonctionne toujours merveilleusement bien. Et celui qui résoudra le mystère, le professeur Bottwink, a des airs d’Hercule Poirot, un petit bonhomme érudit et un rien pédant. Sous couvert de cette enquête, Cyril Hare nous parle d’un changement d’époque. Après la deuxième guerre mondiale, les grandes familles aristocratiques perdent leur statut et leurs propriétés. Briggs est le seul, en dehors de la cuisinière, à s’occuper de la maison et l’entretien de celle-ci sera un bien lourd héritage pour le futur lord Warbeck.

« Meurtre à l’anglaise » est un roman délicieusement suranné, ludique, parsemé d’humour. Un Cluedo que n’auraient pas renié les membres du Detection Club dont Cyril Hare a lui-même fait partie.

Traduction Mathilde Martin

2 réflexions sur “Meurtre à l’anglaise de Cyril Hare

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  2. Bonsoir, un roman que j’ai dû lire il y a plusieurs années. Je remarque qu’il y a une mode des éditeurs de reéditer des romans épuisés, de remettre des couvertures au goût du jour. C’est bien. Bonne fin d’après-midi.

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