
Dans « Parfois le silence est une prière », Billy O’Callaghan retrace l’histoire de sa famille au travers de trois de ses membres à trois époques différentes. Le premier, avec qui nous faisons connaissance, est Jer, l’arrière grand-père de l’auteur. Nous sommes en 1920, à la veille de l’enterrement de sa soeur ainée Mamie. Cet événement ravive ses souvenirs : son enfance extrêmement pauvre, avec un père qui rend rarement visite à ses enfants. « Le problème, c’est que sachant si peu de choses au sujet de mon héritage familial, je suis en grande partie un étranger pour moi-même. » Malgré ce manque, Jer est un homme raisonnable, responsable et aimant envers sa famille. Celle qui prend ensuite la parole est sa mère Nancy en 1911. Née en 1852 sur Clear Island où les famines et les tempêtes emportent tout, elle a dû s’installer sur la côte à 19 ans, dernière survivante de sa famille. C’est dans la maison de Mrs. McKechnie, où elle travaille, qu’elle va rencontrer l’homme qui causera sa perte. S’ensuivront des années terribles de misère profonde, mais où Nancy fera tout pour protéger ses enfants. Celle qui clôture le livre est Nellée en 1982. Elle est la fille cadette de Jer. Elle arrive à la fin de sa vie entourée par ses enfants et petit enfant dont un certain Bill âgée de huit ans.
« Parfois le silence est une prière » nous livre trois splendides portraits particulièrement émouvants. Les trois voix sont très incarnées grâce à une écriture sensible, juste et poétique. Ce sont trois destins remarquables, trois personnes qui luttent contre l’adversité, la pauvreté, le deuil, mais sans s’appesantir sur la dureté de la vie. On ne peut que ressentir de l’empathie à l’égard de ces trois personnes si dignes. Leurs histoires traversent également celle de l’Irlande qui s’y connaît en termes de résilience !
La beauté du titre du roman de Bill O’Callaghan est à l’image de celle que l’on trouve entre les pages de son roman. Avec pudeur et compréhension, il évoque sa famille et également l’Irlande.
Traduction Carine Chichereau
La plume semble mettre en valeur ces trois poignants destins.