
Londres 1920, l’archidiacre Samson Roach a écrit dans le plus grand secret un roman sentimental. Cela pourrait rester un passe-temps un peu honteux mais notre homme d’église veut que le monde entier profite de son talent. Espérant devenir évêque, Samson Roach ne peut pas se permettre de publier son roman « Trixie » sous son nom. Il pense alors au soupirant de sa fille Chloé, Bisham Dunkle, un piètre et prétentieux poète. Contre compensations financières et la promesse d’obtenir la main de Chloé, Dunkle accepte de devenir le prête-nom de l’archidiacre. Ce qui n’était pas prévu, c’est le succès retentissant de « Trixie ». La fortune du couple Dunkle est assurée. Mais l’artiste qui sommeille en Samson Roach réclame sa part de notoriété. L’archidiacre veut officiellement reconnaître la paternité de « Trixie », ce qui n’est pas du tout du goût des très dépensiers Dunkle.
Le roman de William Caine a été publié en 1924 et il n’avait jamais été traduit en français. C’est grâce à la collection « Dans la bibliothèque de » des éditions Feuillantines que nous avons aujourd’hui l’immense plaisir de le lire. « The author of Trixie » fait en effet partie de la bibliothèque de Sebastian Knight, héros du premier roman de Vladimir Nabokov. Hervé Lavergne, directeur de la collection et traducteur, nous explique, dans sa très intéressante postface, comment il a retrouvé le texte et pourquoi Nabokov avait choisi ce roman. On ne peut que saluer son travail pour exhumer cette petite pépite d’humour anglais. William Caine écrit un roman satirique sur la société de l’entre-deux-guerres, se moquant aussi bien des ecclésiastiques, des liens familiaux ou des écrivains. La bataille pour la paternité de « Trixie » est extrêmement réjouissante, d’ailleurs on ne saura jamais rien de l’intrigue de ce roman à l’eau de rose. William Caine semble s’être beaucoup amusé à construire son intrigue avec notamment des interventions malicieuses et truculentes du narrateur qui s’adresse à son lecteur.
Si vous appréciez la causticité, l’ironie de l’humour anglais, il faut vous précipiter sur « Qui a écrit Trixie ? » qui vous réjouira du début à la fin.
Traduction Hervé Lavergne

Tiens, une petite pépite manifestement! je note, je note!
Oh que oui, j’adore cette causticité et l’idée d’un ecclésiastique auteur de romances est évidemment un point de départ croustillant !