Ceux qui changent et ceux qui meurent de Barbara Comyns

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1911, comté du Warwickshire, le petit village, où vit la famille Willoweed, vit des moments étranges. En plein été, une terrible inondation submerge tout et charrie les cadavres des animaux comme des humains. Pourtant, le village va connaître bien pire par la suite. Le meunier, qui semble avoir perdu la tête, se noie. Peu de temps après, le boucher se tranche la gorge. Les accès de démence semblent toucher les habitants les uns après les autres. Dans leur propriété, Emma, Hattie, Dennis, leur père Ebin, leur grand-mère et ses domestiques voient le chaos s’abattre autour d’eux sans qu’ils puissent rien y faire.

Depuis que je suis le compte de Pear Jelly sur instagram, j’ai très envie de découvrir Barbara Comyns dont elle parle avec enthousiasme très régulièrement. J’étais donc ravie de découvrir les publications de « Ceux qui changent et ceux qui meurent » et des « Infortunes d’Alice » aux éditions Robert-Laffont.  Le premier roman s’ouvre sur des scènes très marquantes : les corps des animaux noyés pénètrent dans la demeure des Willoweed, certains crient et se débattent pour ne pas sombrer sous l’eau. Et Ebin ne trouve rien de mieux  que de faire un tour en barque avec ses enfants, affligés par le spectacle ! Cette ouverture donne le ton de ce qui va suivre puisque les morts vont s’enchainer. La folie semble se répandre comme une maladie contagieuse. L’atmosphère du roman est inquiétante, tragique, par moments sanglante. Malgré la noirceur de l’intrigue, il faut préciser que Barbara Comyns apporte beaucoup d’humour à son roman et cela n’est pas la moindre de ses qualités.

Elle nous offre également une galerie d’incroyables personnages. La famille Willoweed est totalement dysfonctionnelle. La grand-mère est tyrannique et absolument sans empathie. (lors de l’inondation, elle se désole de la perte de ses massifs de fleurs et pas du tout de celle des humains ou des animaux). Elle fait régner la terreur sur son domaine qui est pourtant proche de la décrépitude. Elle s’inquiète beaucoup pour son héritage qu’elle ne veut pas voir aller à son fils, incapable et paresseux. Les trois enfants, coupés du monde, essaient de rester solidaires face à l’égoïsme de leurs aînés.

Ecrit en 1954, ce roman de Barbara Comyns m’a enchantée. Son atmosphère insolite, l’humour pince-sans-rire, l’écriture très visuelle, j’ai absolument tout adoré dans « Ceux qui changent et ceux qui meurent ». « Les infortunes d’Alice » ne devrait pas attendre longtemps avant de sortir de ma pal et j’espère que d’autres traductions suivront.

Traduction Aline Azoulay-Pacvon

2 réflexions sur “Ceux qui changent et ceux qui meurent de Barbara Comyns

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