Voici la fin de Stella Benson

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Printemps 1916, Jay Martin est contrôleuse de bus, elle réside dans un quartier pauvre de Londres. Pour s’émanciper, elle a choisi de quitter sa famille composée de son frère Kew, qui est parti combattre sur le front français, son cousin Gustus, qui les a recueillis, et sa femme Anonyma, qui est une romancière plutôt populaire et excentrique.  Lorsque Kew revient en permission après une blessure, l’ensemble des membres de la famille décide de retrouver Jay. La jeune femme leur écrit des lettres régulièrement où elle mentionne de façon très vague une maison en bord de mer.

Après avoir découvert Stella Benson avec « La vie seule » (publié en 1919), j’étais ravie de découvrir la sortie de « Voici la fin », publié originellement en 1917. Entrer dans un roman de cette autrice est décidément désarçonnant. J’ai mis un peu de temps à pénétrer dans cette intrigue qui fait à nouveau la part belle à la fantaisie. Jay et son frère Kew ont toujours eu une passion pour la fiction, l’imaginaire et ils ont tendance à enjoliver leur quotidien. Avec la guerre et le départ de Kew au front, Jay s’est inventée une histoire secrète où évolue un ami imaginaire. Elle s’y réfugie dès qu’elle le peut. Sa bulle enchanteresse et protectrice l’emmène dans un paysage de champs pommelés, de crique, de falaise où se niche une maison. « Il n’y a que les rêves, pensait-elle avec beaucoup de lucidité, qui peuvent maintenir nos âmes en vie. Nous avons de la chance si nous faisons de bons rêves. Nous n’aurons jamais rien de mieux. » 

Etant donné le contexte, il est compréhensible de souhaiter s’échapper de la réalité. Stella Benson rend parfaitement compte de celle-ci avec les hommes qui ne reviennent pas du front ou sont blessés, la pauvreté de certaines femmes laissées seules. Stella Benson les a d’ailleurs elle-même aidées au travers de la Charity Organization Society. En fervente suffragette, elle souligne également les changements dans la vie des femmes en raison du départ des hommes au front (elles doivent évidemment travailler et dans des domaines réservés jusque là aux hommes).

« Voici la fin » est un roman surprenant où l’autrice mêle, comme dans « La vie seule », la réalité à l’imaginaire. Même si l’humour a une place importante (notamment dans la caractérisation des personnages), la fin du texte se révèle extrêmement touchante.

Traduction Leslie De Bont

Une réflexion sur “Voici la fin de Stella Benson

  1. Je ne connais pas cette autrice dont le roman a l’air original et très intéressant. C’est une bonne idée de republier des romans oubliés.

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