D’acier de Silvia Avallone

D-acier

« Ça veut dire quoi, grandir dans un ensemble de quatre barres d’immeubles d’où tombent des morceaux de balcon et d’amiante, dans une cour où les enfants jouent à côté des jeunes qui dealent et des vieilles qui puent ? Quel genre d’idée tu te fais de la vie, dans un endroit où il est normal de ne pas partir en vacances, de ne pas aller au cinéma, de ne rien savoir du monde, de ne pas feuilleter les journaux, de ne pas lire de livres, où la question ne se pose même pas ?  » C’est dans cet environnement, via Stalingrado à Piombino, qu’ont grandi Anna et Francesca. A 13 ans, les deux inséparables amies profitent de la plage, de l’été, de la légèreté de la drague. Une saison pour essayer d’oublier la fumée des aciéries, les pères absents ou violents, les voisines qui tombent enceinte à 16 ans. En face de Piombino se trouve l’île d’Elbe, prospère et touristique, qui fait rêver les deux amies. Arriveront-elles à fuir la via Stalingrado ?

« D’acier » est le premier roman de Silvia Avallone, sorti en 2010, et il était grand temps que je le découvre. Un parfum de désenchantement plane sur le roman et sur le destin des deux adolescentes si pressées de devenir adultes. L’insouciance du début, de l’été et de la sensualité des corps, ne peut effacer complètement ce qui fait leur quotidien :  la pauvreté, la brutalité sociale. Silvia Avallone raconte la perte de l’innocence, le passage à l’âge adulte arrivé trop tôt. Le poids du déterminisme social semble bien lourd pour les frêles épaules d’Anna et Francesca.

La beauté et la puissance d’évocation de l’écriture de Silvia Avallone, le réalisme social cru et rude qu’elle décrit m’ont totalement embarquée et séduite.

Traduction Françoise Brun

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