La vie est à nous d’Hadrien Klent

718-FTZsvRL._AC_UF1000,1000_QL80_

Nous avions laissé Émilien Long, Prix Nobel d’économie et auteur du « Droit à la paresse au XXIème siècle, tout juste élu président de la République. On le retrouve trois ans plus tard et il n’a pas déçu ses électeurs. Il a inventé le mot co-liberté pour définir son nouveau pacte social : 15 heures de travail par semaine qui permettent aux français de profiter de la vie et de donner de leur temps, s’ils le souhaitent, à des associations, des hôpitaux, etc… L’agriculture va devenir entièrement bio, ne sont utilisés que des logiciels libres, le budget de la Défense a baissé au profit de celui de la Santé. « Enfin il n’y a plus de divergence entre les problèmes posés et les solutions appliquées. Enfin l’action concorde avec la théorie. Enfin on peut croire au fait qu’on avance dans la bonne direction. » Mais Émilien ne compte pas s’arrêter là et la semaine qui l’attend sera décisive. Il veut faire adopter une résolution à l’ONU pour que les autres pays adoptent la co-liberté. Un référendum doit également avoir lieu en France pour désacraliser le pouvoir présidentiel et que celui-ci s’incarne, non plus en une personne providentielle, mais en six.

« La vie est à nous » est le récit de cette semaine pleine de tension pour Émilien Long. Hadrien Klent rend concret le programme de son héros et mieux que cela il le rend plausible. Il faut dire que son propos s’appuie sur de très nombreuses références : le Front Populaire de Léon Blum, Louise Michel, René Dumont, l’anarchie, William Morris, etc… L’auteur propose d’ailleurs une riche bibliographie à la fin de son roman. Hadrien Klent souligne à quel point ce changement de société est difficile. Déconstruire le libéralisme, l’idée que le travail n’est pas le centre de la vie ne plaît pas à tout le monde. Les adversaires conservateurs d’Émilien, que l’on verrait bien chroniqueurs sur une certaine chaîne d’infos, sont enragés et détestables. A l’heure où d’anciens ministres veulent augmenter le temps de travail ou supprimer des jours fériés, lire Hadrien Klent fait un bien fou, même si l’utopie d’Émilien semble bien loin de pouvoir se réaliser un jour.

La suite de « Paresse pour tous » est tout aussi réjouissante, enthousiasmante malgré la morosité de l’actualité et le manque de réflexion, de projection de notre personnel politique.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.