Long Island de Colm Toibin

Long island

Eilis est installée à Long Island avec sa famille. Elle avait quitté l’Irlande vingt ans auparavant pour tenter sa chance aux Etats-Unis et trouver du travail. Elle rencontra Tony dans un bal, l’épousa et ils eurent deux enfants Rosella et Larry. Eilis s’est formée à la comptabilité et travaille dans un garage. Cette vie paisible va être troublée lorsqu’un homme frappe à sa porte. Il est venu lui annoncer que Tony l’a trompée avec sa femme et que celle-ci est enceinte. Ne voulant pas de cette enfant, il compte venir le déposer à sa naissance chez Eilis. Cette dernière ne souhaite pas non plus du bébé dans son entourage et l’exprime clairement à Tony et sa famille. Voyant que son avis n’est pas pris en compte, Eilis décide de retourner en Irlande pour y voir plus clair. Elle sera hébergée chez sa mère qui va fêter ses 80 ans et qu’elle n’a pas revue depuis vingt ans.

J’avais beaucoup aimé « Brooklyn », sorti en 2009, où Colm Toibin nous racontait l’arrivée d’Eilis à New York. Le film de John Crowley, avec la lumineuse Saoirse Ronan, était à la hauteur  du roman. J’ai donc pris plaisir à retrouver les personnages et à avoir de leurs nouvelles. A la fin de « Brooklyn », on imaginait aisément la vie que Eilis et Tony allaient mener ensemble à Long Island où ils souhaitaient faire construire. Colm Toibin décide cette fois de faire faire à son héroïne le chemin inverse et c’est à Enniscorthy que nous allons la suivre. Dans « Brooklyn », Eilis avait du faire un choix entre deux vies possibles et « Long Island » semble le questionner. Regrette-t-elle d’avoir quitter l’Irlande en laissant sa famille et ses amis ? Comment va-t-elle être accueillie après vingt ans d’absence ? Colm Toibin prend du temps avec chacun des personnages et ne se focalise pas seulement sur Eilis. Évidement son retour ne passe pas inaperçu et bouleverse la vie de ses proches. On pourra peut-être reprocher à l’auteur de replonger son héroïne dans un dilemme similaire à celui de « Brooklyn » même s’il le fait avec beaucoup de subtilité. Il montre également que, dorénavant, Eilis ne se sent à sa place ni à Long Island, ni à Enniscorthy.

Même si j’ai préféré « Brooklyn », « Long Island » m’a plu car j’ai eu plaisir à retrouver le personnage d’Eilis, une héroïne indépendante qui ne se laisse pas dicter ses choix. Etant donné la fin de « Long Island », il n’est pas impossible que je croise à nouveau sur ma route de lectrice ce formidable personnage.

Traduction Anna Gibson

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