Love d’Elizabeth von Arnim

Lors d’une représentation de « The immortal hour », Catherine Cumfrit fait la connaissance de Christopher Monchton. Leur passion pour ce drame musical, qu’ils ont vu plusieurs fois, les rapproche. Le jeune homme, d’une vingtaine d’années, tombe rapidement amoureux de Catherine. Mais celle-ci a dépassé la quarantaine, est veuve depuis dix ans et a une fille mariée de l’âge de son jeune prétendant. Discrète, d’une grande dignité, Catherine ne pouvait imaginer plaire un jour à un autre homme que son mari George. Ce dernier, très riche, avait d’ailleurs fait en sorte que les hommes intéressés par l’argent n’approchent pas Catherine après son décès, en laissant tout ses biens à leur fille Virginia. Très respectueuse des conventions de la société anglaise, Catherine va pourtant se laisser peu à peu séduire par Christopher.

« Love » a été publié en 1925 et c’est l’un des plus beaux d’Elizabeth von Arnim. Le thème de la différence d’âge (surtout lorsque la femme est plus âgée) est au cœur du roman et il est d’une grande modernité. Il résonne d’ailleurs toujours aujourd’hui avec beaucoup de force. Catherine devrait être effacée, dévouée entièrement à son intérieur et à sa fille. Son histoire avec Christopher ne peut que faire scandale. Mais la fine et intelligente Elizabeth von Arnim nous entraîne vers une autre voie et aborde la peur de vieillir chez les femmes. Catherine avait peur du regard des autres sur son couple et c’est finalement le sien sur son physique qui va mettre en danger son histoire avec Christopher. « Love » se révèle être un roman cruel, emprunt de tristesse, de mélancolie. On s’attache infiniment à Catherine dont on suit chaque mouvement du cœur, chaque doute, chaque souffrance. J’ai également beaucoup apprécié le personnage de Virginia, qui défend sa mère face à sa belle famille même si elle est en désaccord avec ses choix. L’amour du titre est également celui qui existe entre une mère et sa fille.

« Love » est un formidable roman, une satire sociale qui passe de la légèreté au drame sous la plume élégante d’Elizabeth von Arnim.

Traduction Bernard Delvaille

2 réflexions sur “Love d’Elizabeth von Arnim

  1. Cela me rappelle Haute société de Vita Sackville-West, en plus enthousiasmant visiblement, même s’il avait aussi de belles qualités.

  2. Je n’ai plus lu Elizabeth von Arnim depuis (bien trop) longtemps. Ce roman doit être quelque part dans les profondeurs de ma pal. Ton billet me donne envie de partir le rechercher.

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