Chez les Clarke, on est cordiste de père en fils et l’on répare les hautes cheminées comme les clochers. Joe Clarke se souvient parfaitement du jour où on lui a proposé le chantier de la cathédrale de Muncaster. Jamais il n’avait pu travailler sur un chantier aussi prestigieux. Etonnamment, aucun de ses concurrents n’était disponible pour réparer la tour sud-ouest. Joe va rapidement comprendre pourquoi car dès son entrée dans la tour il ressent un malaise. Celui-ci se renforce à la découverte d’une gargouille qui semble soutenir son regard. Le cordiste et son collaborateur essaient de se raisonner mais l’étrange impression demeure. Joe découvre par la suite que les pierres autour de la gargouille étaient remplacées tous les vingt ans et que des accidents avaient lieu à chaque fois.
« Muncaster » a été publié en 1991 et nous le découvrons pour la première fois en France grâce aux éditions du Typhon. Robert Westall a écrit des romans jeunesse jusqu’au décès de son fils qui change radicalement son écriture. Ce détail biographique est vraiment intéressant car « Muncaster » est également une histoire de filiation puisque Joe tentera de protéger son fils des effets néfastes de la gargouille. Le roman de Robert Westall nous plonge dans une intrigue gothique, proche de l’univers de Lovecraft. Le récit de Joe à la première personne prend des airs de témoignage et se révèle haletant. Difficile de lâcher ce texte de 140 pages parfaitement efficace et intrigant.
Encore une fois, il faut souligner la qualité des choix éditoriaux des éditions du Typhon qui nous permettent de découvrir des textes jusqu’alors inconnu en France. « Muncaster » fut une excellente découverte.
Traduction Benjamin Kuntzer
