Une volière en été de Margaret Drabble

Récemment diplômée à Oxford, Sarah passe deux mois à Paris où elle  donne des cours d’anglais à de jeunes filles. Elle est rappelée en Angleterre pour être demoiselle d’honneur au mariage de sa sœur Louise. Celle-ci épouse Stephen Halifax, un écrivain et riche héritier. Sarah n’apprécie pas son futur beau-frère, un homme vaniteux et détestable. Pourquoi la sublime Louise a-t-elle décidé d’épouser un tel homme si ce n’est pour l’argent ? « J’imaginais que ce devait être assez agréable de se faire inviter par lui de temps en temps, pour le plaisir de commander tout ce qu’il y a de plus cher sur une carte, mais de là à l’épouser… Et à ce que Louise l’épouse. » Malgré une certaine distance physique et psychologique, Sarah va tenter de mieux comprendre les choix de son aînée.

De Margaret Drabble, je n’avais lu que son formidable recueil de nouvelles « Une journée dans la vie d’une femme souriante ». « Une volière en été » est son premier roman publié en 1963. Le titre original est « A summer birdcage », tiré d’une citation de John Webster qui est mise en exergue par l’autrice. Elle exprime parfaitement l’ambivalence vis-à-vis du mariage et l’opposition entre Sarah et Louise. Le mariage attire les jeunes filles mais ressemble à une prison pour celles à qui on a passé la bague au doigt. Margaret Drabble aborde dans son roman les choix qui s’offrent aux jeunes femmes sortant de l’université. Nombreuses sont celles qui, comme Louise, choisissent de se marier dès la fin de leurs études. La plupart le regrette, comme Louise qui n’est pas heureuse, ou comme Gill, une amie de Sarah, qui vient de se séparer de son mari après un avortement. Sarah cherche encore sa voie, n’est pas contre le mariage mais elle espère  que sa vie ne se réduira pas à cela. Ses attentes intellectuelles vont au-delà des conventions bourgeoises dans lesquelles la société voudrait encore enfermer les femmes. On sent bien ce moment charnière de possible émancipation pour les femmes et notamment celles qui sont éduquées.

Les personnages sont extrêmement bien construits et décrits avec un grande acuité,10 dans une langue sensible et ironique. « Une volière en été » est un roman d’apprentissage qui souligne les difficultés pour les femmes à choisir leur destinée.

Traduction Elisabeth Janvier

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