
Johann Friedrich von Allmen a hérité de la fortune de son père, entrepreneur agricole qui fit des millions grâce à son sens aigu des finances. Malheureusement, avant de décéder subitement, Kurt von Allmen avait oublié d’inculquer son talent pour les affaires à son fils. Johann Friedrich von Allmen était alors un étudiant international doué pour les langues et la vie dispendieuse. Arrivé à la quarantaine, Allmen a réussi à dilapider son capital. Mais il ne saurait abandonner son luxueux train de vie, il y a des limites qu’un homme ne saurait supporter et il décida de se séparer du superflu : villas, objets d’art et moins de voyages à l’étranger. Réduit à vivre dans la maison de son ancien jardinier, le laconique mais toujours serviable Carlos, Allmen se voit dans l’obligation de trouver un autre moyen de gagner de l’argent une fois sa collection épuisée. C’est ainsi qu’Allmen commence à voler des œuvres d’art, des antiquités, ce qui lui permet de garder son piano, son abonnement à l’opéra et ses cocktails dans les grands établissements suisses. Mais cela n’est plus suffisant puisque l’un de ses créanciers devient menaçant. C’est là que Allmen croise sur son chemin une coupe Gallé ornée d’une libellule.
Dans la famille des gentlemen cambrioleurs, je demande le suisse Johann Friedrich von Allmen. Je suis tombée sous le charme de ce dilettante raffiné. Quel beau personnage Martin Suter a inventé ! Comment résister à Allmen qui aime faire la sieste l’après-midi, non pas pour se reposer, mais pour avoir le plaisir de ne rien faire pendant que les autres s’agitent au-dehors. Et dont la passion principale est la lecture : « Allmen était un toxicomane de la lecture. Cela avait commencé dès ses premiers pas dans le livre. Il avait rapidement constaté que lire était la manière la plus simple, la plus efficace et la plus belle d’échapper à son environnement. » Ces aventures au milieu des coupes Art Nouveau est un véritable délice. Comme tout ce qu’il fait, Allmen pratique le vol en dilettante mais cette affaire va mettre à profit son intelligence et son sang-froid. Il s’y montre fin tacticien et s’ouvrent à lui de lucratives perspectives.
Ce premier volet des péripéties d’Allmen est parfaitement réussi. Le personnage de Martin Suter est élégant, distingué et séduisant. Un régal de petit livre qui donne envie de retrouver Allmen au plus vite et cela tombe bien puisque « Allmen et le diamant rose » est sorti il y a quelques mois.
Un grand merci aux éditions Points et à Jérôme pour cette découverte.
Il est bigrement attirant ton billet !! C’est un auteur français ?
Il faut dire que je me suis vraiment amusée à la lecture de ce livre. Martin Suter est suisse. Dis-moi, elle est très belle ta photo de profil, qui est-ce ?
La jolie photo est celle de Drucilla Strain, une danseuse de cabaret des années folles, merci Eliza pour la précision !
Ben non, il a un traducteur… Et c’est même grâce à lui que vous avez pu le lire, de la même manière que c’est grâce à des traducteurs que vous pouvez lire toute la littérature étrangère. On continue à les oublier?
J’aurais du préciser : suisse alémanique. Et je n’oublie pas les traducteurs et je choisis toujours avec soin les éditions de mes livres afin d’avoir la meilleure traduction possible.
Merci pour eux!!
Merci à vous d’avoir mentionné le travail des traducteurs qui est essentiel et que l’on ne mentionne pas assez souvent.