
Luke a 13 ans lorsque sa vie bascule. Sa mère meurt dans un accident de voiture. L’adolescent se retrouve seul avec son père qui sombre peu à peu dans l’alcoolisme pour calmer sa douleur. Faute d’argent, ils doivent déménager. Ils se retrouvent alors dans la banlieue d’une petite bourgade. La maison est fissurée de partout, remplie de vieux meubles et défraîchie. Luke et son père sont engourdis par leur chagrin. Mais un élément va doucement venir perturber leur triste quotidien et peu à peu l’illuminer. Jon, un voisin, commence à venir chez eux. Jour après jour, il s’installe et fait dévier le cours des choses.
« Luke et Jon » est le premier roman réussi de Robert Williams, libraire à Manchester. Le pari n’était pourtant pas évident. Tout d’abord Robert Williams choisit comme narrateur un adolescent, ce qui est souvent risqué car le ton sonne faux. Ici tout sonne juste : les préoccupations de Luke, ses réactions face au monde et sa langue sont parfaitement crédibles. Ensuite, Robert Williams prend le parti de bien charger la barque de ses personnages. Jon est dans une situation sociale encore plus désespérée que celle de Luke. Il est orphelin et vit avec ses grands-parents grabataires. Leur maison est au bord de la ruine et Jon craint la visite des services sociaux et son envoi à l’orphelinat. Cela fait beaucoup pour les deux jeunes personnages principaux ! Mais étonnamment cela passe très bien, Robert Williams use de beaucoup de délicatesse et de poésie pour décrire le quotidien des deux garçons.
L’amitié est leur bouée de sauvetage, elle leur permet d’affronter la dureté de leur situation, les brimades et les humiliations à l’école. Et chacun a une passion qui transcende le quotidien. Luke peint les paysages qui l’entourent, il s’absorbe dans leur contemplation. Jon lit tout ce qui lui passe par la main, sa mémoire phénoménale retient tout, il est une véritable encyclopédie. Le père de Luke va également s’en sortir grâce à son talent de sculpteur sur bois. Il a l’idée de réaliser un grand cheval qu’il déposera en forêt, caché. les promeneurs tomberont dessus par hasard, s’étonnant de découvrir l’œuvre au milieu de nulle part. Une idée magnifique qui montre bien toute la poésie de ce roman.
« Jon et Luke » est un très joli premier roman sur deux adolescents qui unissent leur solitude, leur souffrance pour affronter le monde.

Je ne vois que de bonnes critiques pour l’instant sur ce roman. A noter
C’est un roman tout à fait sympathique et qui se lit tout seul.
Un compte rendu positif mais pondéré, qui me donne très envie de lire cet ouvrage.
Tu as bien résumé mon avis, un roman charmant et bien écrit.
Je le note car j’aime bien les romans jeunesse.
Je n’avais pas pensé à ce livre comme un roman jeunesse mais tu as raison il s’y prête parfaitement.
As-tu commencé « Les vagues », ou abandonné ? J’avoue que pour l’instant il me reste une centaine de pages et j’ai un peu de mal mais j’y arriverai. J’ai l’impression que Céline n’est plus trop là non plus.
Non je n’ai pas commencé « Les vagues » et je ne suis pas sûre que Céline y pense ! En fait, je vais lire le roman de Virginia Woolf pour le 15 juin pour le mois anglais que j’organise avec Lou. Tu te joins à moi pour cette date ?
C’est d’accord. J’adore Virginia Woolf en tant qu’essayiste mais la romancière me pose plus de problèmes parfois. Alors lire de compagnie peut aider.
Certaines lectrices ont déjà commencé et le début a l’air difficile. Il semble qu’il faille s’accrocher pendant les 100 premières pages. Du coup je ne l’ai pas commencé !
Tu me tentes, car je viens de lire plusieurs romans visant les ados et ça « sonnait faux » comme tu dis … ce roman peut peut-être me réconcilier … 🙂
C’est toujours ce qui me pose problème dans ce genre de roman, tu as souvent des enfants qui parlent et réfléchissent comme des adultes. Ici je trouve que ce n’est vraiment pas le cas.