Quentin du Mesnil est maître d’hôtel à la cour de François Ier avec qui il a grandi. Le jeune roi se permet de lui confier des missions de confiance comme celle qu’il lui donne en 1516 : il est chargé de ramener en France Léonard de Vinci. S’il le ramène, il aura alors les rênes du chantier de Chambord. Quentin prend donc le chemin de l’Italie pour ramener le vieil homme même si cela ne l’enchante guère. Mais le jeune Quentin veut enfin montrer à François Ier l’étendue de son talent et Chambord est une occasion trop belle pour la laisser passer. L’expédition en Italie va s’avérer semée d’embûches et de dangers. Léonard de Vinci est loin d’être un vieillard inoffensif. Il semble que durant sa carrière, il se soit fait de nombreux ennemis.
Une intrigue se déroulant en partie à la cour de François Ier et en partie en Italie à la recherche de Léonard de Vinci, comment pouvais-je résister à un tel roman ? Malheureusement, j’aurais sans doute mieux fait de m’abstenir. Le roman n’est pas désagréable à lire, l’histoire de vengeance autour de Léonard se tient mais plusieurs défauts m’ont rendu cette lecture pénible.
Le plus gros défaut à mes yeux est que Léonard de Vinci n’est pas crédible et je suis pointilleuse sur ce point. Tout d’abord, je rappelle que le peintre avait 64 ans en 1516 et il meurt trois ans plus tard au Clos Lucé. Je n’ai pas vécu à cette époque mais il me semble qu’un homme de 64 ans au XVIème siècle devait être passablement usé et fatigué. D’autant plus lorsque l’on s’appelle Léonard de Vinci et que l’on a eu une vie extrêmement bien remplie. Dans « Le sang de l’hermine », Léonard a une énergie débordante, de la force à revendre et il se défend vigoureusement face à ses adversaires. Le jeune Quentin a du mal à le suivre. Léonard tient également des propos anachroniques. Il s’extasie devant des fresques de Mantegna à Mantoue en disant qu’il s’agit de son chef-d’œuvre. Au XVIème siècle, les artistes n’étaient pas considérés comme tels. Ils étaient des artisans au service de grands princes, de l’Église, etc…Le terme de chef-d’œuvre me semble donc inapproprié dans la bouche de Léonard pour qualifier le travail de Mantegna.
Un autre problème est l’intrigue autour des origines de Quentin. Je sais que « Le sang de l’hermine » est le premier volet d’une série et que l’auteur a voulu appâter son lecteur. Mais l’histoire du verrier supposé détenir la vérité sur Quentin tombe comme un cheveu sur la soupe. La question des origines est posée très tardivement et de manière trop rapide pour véritablement intéresser. Je rajouterai enfin que Michèle Barrière a voulu trop nous montrer qu’elle avait fait des recherches historiques sur François Ier. Certains passages explicatifs sont longs et n’apportent rien.
« Le sang de l’hermine » partait sur une bonne idée mais l’intrigue et le personnage de Léonard de Vinci ne m’ont pas du tout convaincue.
Une lecture commune avec ma copine Miss Léo.
arf, dommage, j’aime bien ce genre de récits et j’avais noté l’auteur pour Meurtre à la Pomme d’or si je ne me trompes pas. Je ne suis pas fine connaisseuse de Léonard de Vinci mais, si l’on s’en tient à ses autoportraits, il était en effet usé.
J’ai entendu du bien de Meurtre à la pomme, il est sans doute plus réussi que celui-ci. C’est vrai que c’est dommage car l’écriture est fluide et l’idée de départ est excellente.
J’ai lu un des romans de l’auteur, et j’avais eu moi aussi une impression mitigée. C’est sympa mais il y a des trucs qui tombent à plat. C’est dommage.
Nous étions quatre à acheter un de ses livres au salon du livre et trois sont très déçues. Je ne pense pas retenter de relire cet auteur.
ah bah mince dis donc…pourtant j’étais très tentée.
Néanmoins, il me semble que j’avais lu que Vinci était un vieillard assez énergique, et concernant le chef d’oeuvre, à l’époque c’était appliqué aux artisans et pas aux artistes, c’était une reconnaissance d’un travail manuel, donc je ne crois pas que ce soit si anachronique que cela.
ceci-dit, si elle est tombée dans le gros piège des romans historiques (à savoir trop insister sur les détails historiques pour faire vrai), ça suffit à me faire passer mon tour. Mais c’est vraiment dommage, parce que l’idée de départe st quand même passionnante….
À cette époque, il était bien fatigué et il est rapidement tombé malade après son arrivée en France. Je comprends ce que tu me dis pour l’emploi du terme chef d’œuvre mais dans le roman la manière dont il l’emploie est vraiment très contemporaine, réellement dans le sens où nous l’utilisons. J’aurais du noter la phrase exacte. Je suis d’accord avec toi, c’est vraiment dommage, l’idée me plaisait vraiment beaucoup. Tu pourras lire le billet de Miss Léo qui a également été déçue.
J’ai lu Meurtres à la pomme d’or et j’avais bien aimé même si pour moi l’intrigue policière n’était pas à la hauteur !
On m’a conseillé également « Meurtres à la pomme d’or » mais si tu me dis que l’intrigue n’est pas la hauteur, je crois que je ne vais pas tenter ! Ce n’est pas parce que c’est un roman historique qu’il faut bâcler l’enquête !