« Basse naissance » est le récit poignant de l’enfance de Kerry Hudson et de l’écriture douloureuse du livre. L’auteure va revenir sur les traces de son enfance durant un an, allant de villes en villes, d’Aberdeen à Canterbury, en passant par Airdrie, Coatbridge ou Great Yarmouth. Kerry Hudson n’a qu’une seule et unique photo d’elle enfant et elle n’a plus aucun contact avec sa famille. Son enfance est un trou noir. Retourner sur les lieux où elle a vécu lui permet de recouvrer la mémoire, de dissiper les nombreuses angoisses qui l’assaillent sans cesse.
L’enfance de Kerry Hudson baigne dans la pauvreté, le dénuement le plus total. Sa mère l’a eu à 20 ans ; son père, un américain bientôt diagnostiqué schizophrène, disparaîtra rapidement et ne reviendra que sporadiquement. La grand-mère est une femme dure, qui a travaillé dans les conserveries de poisson d’Aberdeen, elle ne fait aucun cadeau à sa fille. Cette dernière quitte la ville, fuit sa mère avec son bébé. A partir de là, le duo ira de ville en ville, de logement social en logement social. La mère espère à chaque fois un nouveau départ. S’ajoutent à cela l’alcool, le chômage, la violence sociale et Kerry se retrouve placée dans des familles d’accueil à plusieurs reprises. Elle grandit comme une mauvaise herbe et elle aurait pu très mal finir.
L’auteure ne se contente pas de faire le récit de cette enfance douloureuse. Les chapitres où elle raconte sa démarche d’écriture sont passionnants. Non seulement, ils nous montrent le chemin parcouru, l’épreuve que ce livre représente pour son auteure mais également le fait que « Basse naissance » est un acte libérateur, une façon d’oublier enfin la honte brûlante d’être pauvre. Kerry Hudson y décrit aussi la pauvreté au Royaume-Uni aujourd’hui. Et le constat est vraiment loin d’être réjouissant. Les endroits où elle a vécu en sont toujours au même point, leurs habitants s’y débattent toujours pour survivre et lutter contre le mépris des autres
« Basse naissance » n’est pas un règlement de compte, Kerry Hudson y est d’une grande justesse et d’une parfaite honnêteté envers ses proches et elle-même. Ce témoignage sur la pauvreté est frappant et émouvant.
Traduction Florence Lévy-Paoloni
J’ai tout simplement adore son « Tony Hogan m’a payé un ice-cream soda avant de me piquer maman », cela reste un de mes coups de coeur de cette annee…..d’ailleurs j’ai fini par la suivre sur IG….mais alors lire celui-ci…il va falloir que j’attende….cela reste assez violent…dans les sentiments…..mais son prix femina, « la couleur de la peau » pourquoi pas ?
Quelle vie de mer** ! La pauvre. Mais je note, ça donne toujours des beaux romans, les vies fracassées.
J’avais eu un coup de coeur poiur « la couleur de l’eau ». Je note celui-ci !
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