
Lowland Way est une rue londonienne calme, paisible et très cossue. Les habitants ont été félicités par la mairie pour l’organisation de « Dimanche on joue dehors » qui permet aux enfants de jouer dans la rue, la circulation étant bloquée d’un commun accord. Cette tranquillité va être perturbée après la mort de la grand-mère vivant au n°1. N’ayant pas d’héritier, elle laisse sa maison à son neveu Darren Booth. Celui-ci ne cadre pas vraiment avec ce quartier familial et bourgeois. Il écoute du hardrock à fond toute la journée, picole beaucoup et répare illégalement des voitures d’occasion. Les véhicules sont garés partout dans Lowland Way et le jardin du n°1 ressemble rapidement à une décharge. De quoi gâcher l’existence des autres habitants, les relations avec le nouveau voisin s’enveniment rapidement jusqu’au drame.
J’avais beaucoup aimé « Chez nous », le premier roman de Louise Candlish qui portait également sur la thématique de la maison et utilisait différents types de narration. L’intrigue est ici également très travaillée et maîtrisée. Elle se développe au départ comme un compte-à-rebours vers un évènement tragique. Celui-ci est connu dès le départ puisque chaque chapitre débute par un extrait de la déposition à la police de l’un des habitants du quartier. Après ce moment fatidique, l’histoire ne faiblit pas et reste haletante avec de nombreux rebondissements. Chaque chapitre est consacré à l’un des personnages permettant ainsi de parfaitement déployer la psychologie de chacun. « Bien sous tous rapports » est une confrontation de classes sociales. Les à-priori sont légion malgré la bienveillance et la bienpensance des habitants. L’arrivée de Darren Booth et de sa femme, d’extraction populaire, va être un révélateur et un catalyseur de violence. Le vernis des bonnes manières se craquèle et ce qui est dessous n’est pas beau à voir : mesquineries, mensonges, coups bas, jalousie. Louise Candlish joue avec les apparences et nous montre qu’elles sont souvent trompeuses.
« Bien sous tous rapports » est un thriller implacable qui égratigne la bourgeoisie londonienne et dont les rebondissements nous empêchent de le lâcher !
Traduction Caroline Nicolas