Dieu sur terre de Thomas Fersen

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Dans « Dieu sur terre », Thomas Fersen prête une partie de ses souvenirs à son héros qui grandit entre Ménilmontant et Pigalle dans les années 60/70. On l’accompagne de l’enfance avec ses parents, sa sœur et son frère (Dieu sur terre c’est lui car il réussit tout) à l’adolescence où sa vocation musicale se révèle devant les guitares d’un magasin de Pigalle. Le goût de la poésie lui vient tôt et il s’y consacre au fond de son lit au risque de passer pour un fainéant. « Il pense que je suis paresseux, mais je suis un contemplatif et Papa fait partie de ceux qui confondent avec inactif. Je suis perdu dans mes pensées parce qu’au fond, je suis un poète. Je suis bien mal récompensé, son admiration est muette. »

Ce texte, écrit en octosyllabes, est constitué de chapitres courts, d’anecdotes où l’on retrouve tout l’univers et la fantaisie de Thomas Fersen. A travers ce personnage de jeune garçon timide et peu sûr de lui, l’auteur nous replonge dans cette époque où les maitres d’école fumaient en classe, où des booms étaient organisées, où Giscard était élu et où le service militaire était obligatoire. Le narrateur a du mal à trouver sa place dans sa famille, à l’école où il est bousculé par plus fort que lui, il est obsédé par les filles mais se console avec son traversin (qui joue de multiples rôles dans la vie de notre héros). Son imaginaire est riche, malicieux comme dans ses chansons.

Paris est comme toujours très présente, un Paris populaire, chaleureux et gouailleur. « Des amitiés instantanées aussi sincères qu’éphémères, spécifiques au zinc des bistrots où existe un microclimat, se forment à l’heure de l’apéro. On y perd son anonymat plus vite que n’importe où ailleurs. Le zinc en est le fossoyeur, on y assiste à son trépas. »

J’aurais tendance à conseiller « Dieu sur terre » aux amoureux de l’univers de Thomas Fersen parce qu’il en est un concentré, parce que l’on se prend à fredonner certaines chansons à la lecture d’un mot, d’une phrase. Mais il est sans doute également un bon point d’entrée à son extraordinaire univers poétique, fantaisiste et parfois grivois.

2 réflexions sur “Dieu sur terre de Thomas Fersen

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