Rose à l’île de Michel Rabagliati

Rose

Après le décès de son père et la séparation d’avec sa femme, Paul avait besoin d’un grand bol d’air. Il part donc en vacances avec sa fille, Rose, âgée de 23 ans, sur l’île verte dans l’estuaire du Saint Laurent. Ils y ont loué un petit chalet, loin de tout et niché au cœur de la forêt. Ce sont leurs premières vacances en tête-à-tête et cela va leur permettre de se retrouver mais aussi de se balader à la découverte de l’île.

Après la série des Paul (que je n’ai pas encore terminée), Michel Rabagliati nous offre avec « Rose à l’île » son premier roman illustré. Cette forme libère le dessinateur, lui redonne un nouveau souffle. Le paysage s’étire, s’épanouit dans les pages du livre, loin de la rigueur des cases. Même chose pour le texte qui s’affranchit de la forme courte des bulles. La nature console et répare, tout comme les relations amicales imprévues. Michel Rabagliati illustre avec beaucoup de minutie et de précision la faune et la flore de l’île. On sent sa délectation à dessiner ce qui l’entoure.

En plus des thématiques récurrentes chez l’auteur, comme la solitude ou le vieillissement, il questionne également la création et son inspiration. Il sent que celle-ci s’assèche, que l’autofiction n’est pas la seule voie possible pour s’exprimer. Son séjour sur l’île lui laisse entrevoir d’autres possibilités de création.

La poésie, la douceur des paysages, la simplicité des relations avec les autres, l’humour, tout concourt sur l’île verte à apaiser Paul. Malgré la mélancolie qui transparait par moments, « Rose à l’île » est lumineux et particulièrement savoureux.

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