Tony Webster revient sur sa vie alors qu’il est à la retraite. Et c’est surtout sa relation avec un ami d’école, Adrian, qu’il questionne. Il fait sa connaissance au lycée et, comme tous, il est fasciné par l’intelligence et la finesse d’Adrian. Tony, Adrian et deux autres amis deviennent inséparables et réfléchissent à leurs destinées futures. Adrian veut faire de sa vie une application de la philosophie, de ses principes. Ses amis l’admirent pour la fermeté de ses convictions. A l’université, la bande se disperse mais reste en contact. Tony y fait la connaissance de Veronica et découvre les relations amoureuses. Celle-ci tourne court mais quelques mois après Tony apprend que Veronica est maintenant avec Adrian. Tony tente de tourner la page en voyageant. A son retour, il apprend la terrible nouvelle : Adrian s’est suicidé.
« Ce qu’on ne fait pas, c’est se projeter dans l’avenir et s’imaginer regardant en arrière depuis ce point futur ; apprenant les nouvelles émotions que le temps apporte, et découvrant par exemple que, les témoins de son existence se raréfiant, il y a moins de corroboration, et donc moins de certitude, quant à ce qu’on est ou a été. Même si l’on a gardé soigneusement des traces du passé-sous forme de mots, de sons ou d’images-, on peut s’apercevoir qu’on a pratiqué la mauvaise sorte d’archivage. Quelle était cette phrase qu’avait citée Adrian ? « L’Histoire est cette conviction issue du point où les imperfections de la mémoire croisent les insuffisances de la documentation. » » Tout le roman de Julian Barnes est contenu dans cette phrase. Tony explore ses souvenirs mais sont-ils exacts ? La mémoire humaine est sélective, elle choisit parfois d’oublier certains faits. On édulcore le passé, on se donne un meilleur rôle. Et comme Adrian est mort, Tony se retrouve seul à plonger dans cette période de sa vie. Mais quarante ans après, Tony n’est plus le même, le personnalité joue aussi sur les souvenirs. Tony est plus clément avec le jeune homme qu’il a été. Veronica, avec qui il renoue, va l’aider à comprendre les évènements. Elle n’a rien oublié et est toujours en colère. Ce que Tony mettra du temps à comprendre.
« Une fille, qui danse » était mon premier Julian Barnes et j’ai été enchantée par ma lecture. Ce qu’il exprime sur le souvenir, la mémoire est passionnant et touchant. Mais je suis également ressortie de ma lecture perplexe et cela en raison de la fin. Une fin qui demande de la réflexion, qui ne donne pas toutes les clefs alors que j’attendais une révélation éclairant tout ce que j’avais lu. J’en ai discuté avec Lilly et je suis finalement d’accord avec elle. Il ne faut pas chercher à tout élucider, c’est une fin plus ouverte que ce que le lecteur pouvait espérer. Mais la vie ne donne pas d’explication à tout et elle laisse des interrogations, des incompréhensions.
« Une fille, qui danse » est un roman superbement écrit qui questionne notre rapport à la mémoire, à nos souvenirs. Très beau, très émouvant mais qui vous laissera avec beaucoup de questions sans réponse.
Merci beaucoup aux éditions Folio pour cette première découverte de Julian Barnes.
Je suis d’accord avec ton analyse, mais je me suis ennuyée en le lisant car je suis restée sur ma faim et j’attendais beaucoup car j’avais déjà lu plusieurs livres de cet auteur…
J’ai beaucoup aimé cette lecture, j’ai trouvé la réflexion sur le passage du temps très intéressante.
En fait, tu dis clairement ce que je n’ai pas réussi à exprimer (je réalise que j’ai vraiment des problèmes en ce moment, à l’oral et à l’écrit, il serait temps de dormir…), donc je suis bien entendu d’accord avec tout ton billet. Je suis contente que notre conversation t’ait permis d’apprécier encore plus ce livre.
Oui, tu m’as permis de ne pas chercher à tout comprendre ! C’est vrai que la vie ne donné pas des réponses à toutes nos questions, pourquoi un roman devrait il le faire ?
Comme j’adore les narrateurs auxquels on ne peut se fier, j’ai absolument adoré ce roman qui à mon avis, comporte des scènes déjà cultes, comme celle du petit-déjeuner dont je ne veut pas se souvenir le narrateur (en tous pas comme elle a dû se passer).
Je suis allée lire ton billet et je dois t’avouer que je ne suis pas totalement convaincue par ton analyse. Je n’ai pas du tout ressenti ça a ma lecture même si tu as des arguments intéressants. Je crois que chacune va rester avec son idée !
Il me tente et en maintenant je garde un souvenir pénible de ma lecture de « England England » de cet auteur, donc j’hésite.
C’était ma première lecture de Julian Barnes, il faudra que j’essaie d’autres romans avant de me faire un avis sur cet auteur.
J’étais presque convaincue, mais je n’aime vraiment pas les fins ouvertes alors, j’hésite maintenant.
Je dois bien t’avouer que j’aurais eu la même hésitation que toi si j’avais su ça avant !
Là, je passe ! 😉
Effectivement je ne sens pas que ce soit un livre pour toi ! Et je ne dis pas ça pour avoir un billet de moins en 2015 !
Non, je m’en doute, avec moi, tu n’es plus à un près 😀
J’ai « fait » ma PAL urgente à lire (noté les prioritaires de chez prioritaires et les prioritaires tout court) et j’en suis à 240 romans à lire ! 2 ans de lecture, quoi… Alors, j’ai toutes les bonnes excuses du monde 😀
J’avais beaucoup aimé le perroquet de Flaubert mais celui-ci ne me tentait pas. Peut-être le lirai-je plus tard
J’ai très envie de lire celui dont tu parles et aussi « Arthur et George ».
Il est clair qu’il n’est pas facile. J’ai un peu souffert de ma lecture car j’ai trouvé le fond assez pessimiste, en particulier le rapport à la jeunesse et le passage du temps. Ce n’était peut-être pas le meilleur moment pour le lire (comme tu t’en doutes), il n’empêche que c’est une lecture intéressante. J’aimerais bien lire aussi « England, England » qui est dans ma PAL.
Oui il te faudrait des livres plus divertissants en ce moment. J’ai beaucoup aimé son analyse des souvenirs et de nos arrangements avec le passé. Je pense que je lirai plutôt « Arthur et George » pour mon prochain rendez vous avec Julian Barnes.
J’en garde un très bon souvenir !
La fin restera un bémol dans cette lecture qui m’avait emballée.
Barnes est for subtil… Relire la première page..
Mais j’ai relu plusieurs fois la première page et cela ne m’a pas tellement éclairé !
Ce livre, par son titre, m’interpellait mais je ma tâtais à l’acheter. J’avoue que ton billet, bien qu’il le présente sous un jour plutôt bon, calme mes ardeurs… A voir (je reste quand même curieuse, le titre est vraiment beau).
J’ai envie que beaucoup de monde le liseur m’aider à comprendre la fin !!!
Ta critique me donne très envie !
N’hésite pas à revenir en discuter avec moi si tu le lis !
J’ai bien aimé et trouvé les remarques relatives à la mémoire (individuelle ou collective) très pertinentes. Mais j’ai trouvé que l’auteur nous baladait quand même un peu avec son journal. Cela ne me gêne pas forcément qu’une fin soit ouverte mais j’ai trouvé l’équation et le rapport de cause à effet tiré par les cheveux. J’ai Arthur et Georges dans ma PAL, ce sera sans doute ma prochaine lecture de l’auteur (mais je ne sais pas quand)
Je suis assez d’accord avec toi, pourquoi tant de culpabilité ? Pourquoi tant de colère du côté de Veronica ? Il y a trop de questions pour permettre au lecteur d’imaginer la fin.
J’ai très envie de le lire, je l’avais noté puis laissé de côté à cause de ce reproche récurrent sur la fin trop ouverte….mais je crois que je vais le remettre à l’ordre du jour. J’adore les livres qui parlent de la mémoire….
Pour ce qui est de la mémoire, tu devrais beaucoup aimé. Après, tu viendras discuter de la fin avec moi !
Je suis ravie de lire ton billet, vu que je l’ai gagné chez Lou !
J’ai vraiment hâte de lire ton avis et notamment ton idée sur la fin !
J’avais lu la quatrième de couverture avant de le lire, chose assez rare pour moi. Alors je m’attendais à quelque chose à la fin qui allait révolutionner ma lecture. J’ai relu la fin en me disant que j’avais raté quelque chose. Ton avis me rassure, tu comprends ce que tu veux comprendre. mais vraiment quelle déception alors. 🙂
Pendant tout le livre, je me suis attendue à une révélation fracassante comme toi. Et c’est vrai que c’est une déception lorsque l’on arrive à la fin. Et j’ai eu beau tourner le roman dans tous les sens, je n’ai pas trouvé de solutions à certaines interrogations. Il semble que certaines aient trouvé des réponses mais elles ne me satisfont pas !
Je trouve que c’était trop facile comme fin de laisser les gens comprendre ce qu’ils veulent. Surtout que l’écriture du roman amène un dénouement libérateur.
Tu sais, je continue à me demander si Barnes n’a pas voulu me faire comprendre quelque chose de précis qui m’a échappé ! J’ai du mal à me dire qu’il a voulu une fin ouverte étant donné la tonalité du roman.
Pareil figure toi. je me suis sentie bête à la fin du roman de ne pas avoir compris. Quand tu lis des critiques presse tu as l’impression que c’est évident pour tous. Je me sens frustré.
Exactement ! J’ai lu des articles après pour m’aider à comprendre et rien ! Je me suis également sentie très bête ! Le commentaire de Keisha m’a aussi fait cet effet, elle me dit que tout est dans les premières phrases. Mais je les ai relues plusieurs fois durant ma lecture car je sentais qu’elles étaient importantes. Toujours pas compris !! On devrait peut être envoyer un mail à Julian Barnes pour qu’il nous explique !
Je me sens rassurée en te lisant. Bonne idée de lui écrire, on demande à Folio un contact?
Je me sens moins seule aussi ! J’en ai discuté avec Lou et elle était comme nous ! Peut être que quelqu’un de chez Folio pourrait nous expliquer ! 😉
tout à fait 🙂
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