Comme dans « L’affaire de Road Hill House », Kate Summerscale s’intéresse à un fait divers victorien. Ici il s’agit du divorce de Isabella Robinson qui défraya la chronique en 1858. Celle-ci avait épousé en secondes noces Henry Robinson, un ingénieur avec lequel elle aura deux fils. Le mariage est dès le départ voué à l’échec. Isabella se marie par obligation et Henry pour son argent. Isabella s’ennuie donc rapidement dans son couple. Elle rencontre en 1850 Edward Lane, un brillant médecin, beau-fils de Lady Drisdale qui reçoit des intellectuels comme Darwin. Entre Isabella et Edward se noue une amitié qu’elle aimerait plus intime. Elle se met à écrire son journal intime où elle fantasme sa relation avec Edward Lane. Isabella Robinson n’est pas sans évoquer le roman de Flaubert datant des mêmes années : « En France cet été-là, Gustave Flaubert achève le brouillon de la première partie de « Madame Bovary », commencé un an plus tôt. Comme Isabella Robinson, l’héroïne de ce roman est recrue de solitude et de langueur, et sa vie, écrit l’auteur, « était froide comme un grenier dont la lucarne est au nord, et l’ennui, araignée silencieuse, filait sa toile dans l’ombre à tous les coins de son cœur. » On ne sait pas si Isabella va au bout de ses envies mais son journal intime le laisse croire.
Malheureusement Henry Robinson trouve le journal de sa femme et décide de demander le divorce. Un nouveau tribunal des divorces est créé en 1858. Le couple doit dans un premier temps obtenir la séparation de corps auprès du tribunal ecclésiastique avant de passer devant celui des divorces. Cette nouvelle possibilité de liberté profite surtout aux hommes. Isabella voit son journal déballé au grand jour, ses rêves, ses illusions sont exposés aux yeux de tous. Elle est accusée d’érotomanie, de nymphomanie. Elle doit plaider le dérangement mental pour protéger Edward Lane et sa carrière. A l’époque des progrès scientifiques, Kate Summerscale nous montre que l’évolution des mœurs serait plus lent et notamment pour les femmes toujours sous la coupe des hommes.
Comme dans le livre précédent, « La déchéance de Mrs Robinson » est extrêmement documenté grâce à la presse et aux archives judiciaires. Mais j’ai trouvé la première partie un peu hors de propos notamment les passages sur l’hydrothérapie un peu trop longs. Le récit devient beaucoup lpus intéressant à partir du procès d’Isabella.
« La déchéance de Mrs Robinson » est moins palpitant que « L’affaire de Road Hill House » mais il n’en reste pas moins un témoignage poussé sur la difficile position des femmes à l’époque victorienne.
Vous êtes toutes d’accord sur ce livre. J’en prends note !
C’est un témoignage très intéressant sur la position de la femme à l’époque victorienne.
Je suis en tout point d’accord avec toi !
Étonnant, non ? 😉
je le note aussi car je ne connais pas mais ce que tu en dis me donne envie de découvrir l’auteur. C’est donc une suite ? on peut les lire séparément ?
Non, non ce n’est pas une suite. Les deux sont des livres portant sur un fait divers de l’époque victorienne mais ils n’ont absolument aucun lien.
J’ai son premier livre chez moi depuis le Salon de Paris, en 2013… pas encore !
Celui-ci me tente beaucoup aussi mais je vais résister, et ne pas me l’acheter avant la lecture du précédent… un effort que diable !
Surtout que le premier est bien meilleur ! Alors tu peux patienter pour lire celui la !
* pas encore lu ! (il manque un mot oups !)
Je note l’affaire de RHH, mais je passe mon tour pour celui-là…
Oui le premier est vraiment excellent, très intéressant de bout en bout.
Je n’ai pas lu L’affaire de Road Hill House mais je l’avais noté :-). J’ai également préféré la seconde partie, qui m’a paru plus dynamique. C’est sans doute aussi parce que j’en ai davantage appris sur cette période précise de l’époque victorienne par rapport à la 1ère partie où je n’ai pas fait beaucoup de découvertes.
Oui et la première partie s’éloigne du sujet du divorce qui est vraiment le centre du livre.
Je ne suis pas très tentée… Tant mieux pour ma PAL anglaise ! 🙂
En revanche je te conseille vraiment son premier livre qui est excellent, désolée pour ta PAL !
Je note (pour un jour…, je suis tellment en retard dans mes lectures!), le côté information sur les conditions de divorce à cette époque me tente
Je sais ce que c’est d’été débordée, c’est toujours difficile pendant le mois anglais car nous sommes tout le temps tentées !
J’ai L’affaire de Road Hill House dans ma PAL que je n’ai toujours pas lu. Je vais donc commencer par là.
Oui il est bien meilleur que celui ci.
Je l’ai en anglais mais j’avais renoncé à le lire pour le mois anglais. J’espère qu’il me plaira ! En tout cas je ne savais plus exactement quel était le sujet et j’ai une bien meilleure idée de ce qui m’attend, que ce soit sur le fond ou sur la construction (je ne m’attendais pas à ce qu’on parle de traitements à moment donné).
Moi non et je n’ai pas tellement vu le rapport avec la partie sur le divorce, c’est un peu dommage qu’elle s’éloigne de son sujet. La deuxième partie est tellement plus intéressante.
Ne me soumets pas à la tentation, toi ! 😀 Voilà un sujet qui me botte et dont j’ai envie d’approfondir un peu plus… Je note, je note ! mon carnet, iléou ??
J’aimerais tellement ne pas te tenter…ça sent le billet pour le mois anglais 2015… 😦
Oui, ça pue jusqu’ici, même !! Vite, préparer une pile pour juin 2015 !!
Au fait, le mois américain, c’est pas en septembre ??? 😛
Malheureusement, je te confirme que le mois américain est bien en septembre….
Chouette, chouette, chouette… *se frotte les mains*
Bon, je suis moins folle de New-York que de Londres, je te rassure… 🙄
Déjà que je n’avais trop aimé celui que tu mentionnes, je passe pour celui-là.
Ah oui passe ton tour !!!
Dans ma palounette, il faut dire que le sujet est pour moi comme dirait quelqu’un que je connais 😉 !
C’est clairement un livre pour toi !!!
Bonsoir Titine, j’ai ce roman dans ma PAL depuis un petit moment, je compte bien le lire dès que possible. J’avais trouvé l’Affaire de Road Hill House remarquable. Bonne soirée.
Tu verras que celui ci est moins réussi, moins cohérent que le premier. Mais il reste un témoignage intéressant de l’époque victorienne.
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