Ce mois anglais fut tourné presque entièrement vers l’Angleterre et la préparation du mois anglais. Cela aura eu l’avantage de faire baisser ma PAL, ce qui n’est pas rien !
Côté cinéma, deux très beaux et justes films sociaux auront marqué mon mois de mai :
Mes coups de cœur :
La première fois que Malony a rendez-vous chez la juge pour enfant (Catherine Deneuve), il a six ans. Orphelin de père, il est élevé par une mère (Sarah Forestier) totalement immature et hystérique. Ce rendez-vous n’est que le premier d’une longue liste puisque Malony commence un long parcours de petit délinquant. On le voit grandir et évoluer entre centres d’accueil et prison. Malony est une boule de rage et de violence, il est incarné par Rod Paradot avec justesse et énergie. Face à lui, Catherine Deneuve est son point d’ancrage à travers le temps, son roc face aux vicissitudes de son parcours. Comme toujours, l’actrice est parfaite, oscillant entre l’attention, la fermeté et la tendresse. On retrouve également avec plaisir Benoit Magimel en éducateur fragile, blessé et trop concerné par son travail. Emmanuelle Bercot signe avec « La tête haute » un film social fort, poignant, émaillé de belles scènes lumineuses d’optimisme.
Thierry Taugourdeau (Vincent Lindon), la cinquantaine, a rendez-vous au pôle emploi. Il s’y plaint d’avoir été envoyé faire un stage qui ne lui permet pas de retrouver un emploi. L’urgence se fait sentir puisqu’il arrive en fin de droits. Entre les crédits à rembourser et son fils handicapé, Thierry ne peut se permettre de rester son travail. Il accepte donc d’être vigile dans un supermarché. Le film de Stéphane Brizé ressemble à un documentaire. Il ne lâche jamais son personnage et entoure Vincent Lindon d’acteurs non professionnels. Se dégage de ce film un fort réalisme. Vincent Lindon est prodigieux de vérité, de justesse. Il donne au personnage une identité, un vécu, une épaisseur dès les premières minutes. « La loi du marché » est un film social, plein d’humanité pour tous les humiliés de la société libérale.
Et sinon :
- « Trois souvenirs de ma jeunesse » d’Arnaud Desplechin : Il y a des films qui marquent nos vies de cinéphile. « Comment je me suis disputé…(ma vie sexuelle) » en fait partie pour moi. Paul Dedalus (Mathieu Amalric) y était maître-assistant en philosophie et se débattait avec sa vie sentimentale. Il s’y séparait d’Esther après dix ans de vie commune. Comment ces deux-là s’étaient-ils rencontrés ? C’est ce qu’Arnaud Desplechin nous montre dans son dernier film. Paul (Quentin Dolmaire) vient d’entrer à la fac pour des études d’anthropologie. Il retourne régulièrement à Roubaix pour voir sa famille (surtout son frère et sa sœur puisque sa mère s’est suicidée et son père est absent) et il y rencontre Esther (Lou Roy-Lecollinet). Ensemble, ils reprennent le motif de Truffaut dans « La femme d’à côté » : « Ni avec toi, ni sans toi ». Et c’est un plaisir de retrouver ces deux personnages, leur amour est d’ailleurs le même au début et à la fin. Ils se déchirent, s’adorent, se trompent. C’est avec passion et romantisme que Desplechin traite leur histoire. On aimerait, on espère revoir Paul Dedalus, qu’il nous accompagne comme l’avait fait Antoine Doisnel chez Truffaut.
- « Le labyrinthe du silence » de Giulio Ricciarelli : Le coeur du film est la volonté du procureur Radmann (Alexander Fehling) de juger d’anciens nazis sur le sol allemand. Il se heurte à la réprobation générale, à l’envie de tous de ne pas revenir sur le passé. Le réalisateur souligne parfaitement les enjeux de ce procès et la question à laquelle personne ne veut se confronter : mon père était-il un nazi ? « Le labyrinthe du silence » est un film à la facture classique et dont la mission pédagogique est parfaitement remplie. Les acteurs, tous très bons, y sont également pour beaucoup.
- « Les optimistes » de Gunhild Magnor : Voici un documentaire fort sympathique sur des joueuses norvégiennes de volley aux âges canoniques puisque la plus âgée a presque cent ans. Elles jouent ensemble depuis plusieurs années sans trop se soucier des règles. Pour se motiver, elles se lancent le défi d’affronter une équipe sénior de joueurs suédois. Et elles font vraiment plaisir à voir, pleines de volonté et d’énergie malgré les blessures ou les maladies. On se souhaite la même force, la même vitalité au même âge !
- « Broadway therapy » de Peter Bogdanovich : Un écrivain à succès (Owen Wilson) vient à New York pour les répétitions de sa nouvelle pièce. Venu sans famille, il fait appel à une call-girl à qui il conseille d’arrêter ce métier en raison de ses qualités, de son potentiel. Ce qu’il ne sait pas, c’est que la call-girl rêve d’être actrice et qu’elle postule pour sa pièce où joue également sa femme. Le film de Peter Bogdanovich évoque bien évidemment ceux de Woody Allen. C’est léger, drôle, un peu long mais on passe un bon moment au milieu des nombreux personnages tous totalement farfelus.
Je suis passée à côté de tous les films que tu as vu ce mois ci…
Il faut vraiment que tu vois mes deux coups cœur, connaissant tes photos je pense que les deux sujets pourraient te plaire.
J’ai adore ‘Nuit et jour’. J’attends ton billet avec impatience.
Je me souviens très bien de ton billet très positif à propos de ce roman de Virginia Woolf. Je serai un tantinet moins enthousiaste que toi. Je n’en dis pas plus !
Le tête de la reine est dans ma PAL, il faudrait que je l’ouvre!
Je vais en parler pour le mois anglais et je te le conseille. C’est un roman très sympa, très bien documenté.
je vais attendre que « la loi du marché » sorte en dvd pour le regarder, il me tente bien ! J’aime beaucoup Lindon.
Tu vas être aux anges alors parce qu’il est extraordinaire dans ce film !
Pas encore fait mon bilan mensuel, il aura du retard ! Vu le temps qu’il fait dehors, j’ai un peu de mal à m’imaginer que demain, c’est le 1er juin et le début du mois anglais. Juin 2014 (et mai) était bien plus beau niveau climat que la cuvée 2015.
Continue à ne pas imaginer que le mois de juin est là….s’il te plait !
On n’est pas encore en juin, je le sais, y’a qu’à voir le climat pour le savoir. Là, on est en février, non ??
Oui, oui c’est bien ça, nous sommes février. Tu as encore bien le temps de penser au mois anglais…
Ouf, j’ai eu peur, j’ai failli sortir ma PAL anglaise !! À dans 4 mois alors !!
Bonjour Titine, Am stram gram est un roman qui me tente bien. Sinon, pour le cinéma, La loi du marché est remarquable. Je ne suis pas tentée par le Depleschin (suite à la BA): tant pis pour moi. Le labyrinthe du silence: intéressant. Bonne après-midi.
Alors, pour ce qui est de Am Stram Gram, je te conseille d’attendre mon billet qui devrait te passer l’envie ! Tu as du écrire un billet sur la loi du marché, il faut absolument que j’aille te lire ! Oui le labyrinthe n’est pas le film du siècle mais c’est un film très honnête.
J’ai vu La Tête Haute il y a quelques jours, et mon dieu… Un vrai coup de coeur ! Je ne saurais pas trop dire pourquoi, mais ce film m’a bouleversée…
Et j’ai très envie de voir Le Labyrinthe du Silence ! Tu le conseilles ?
Oui, je conseille le labyrinthe du silence, c’est un film classique à l’ambition pédagogique parfaitement rempli et franchement les acteurs sont excellents.
La t^te haute m’a énormément touchée, j’ai pleuré un peu pendant le film puis j’ai attendu que tous les spectateurs sortent pour fondre en larmes … il y a une telle tension tout au long du film qu’il fallait ouvrir les vannes à la fin!!! A priori je vais voir La loi du marché ce soir 🙂
C’est vrai qu’il y a beaucoup de tension dans le film, beaucoup de hauts et de bas. On vit vraiment avec le personnage, on espère tant pour lui. J’espère que tu auras aimé autant que moi la loi du marché.
Je suis en train de faire la récap du plan orsec, combien de livres de ta PAL pour le mois de MAI ?
et de juin ! pour le les autres mois je me suis fiée à tes bilans mais je n’ai pas les tous les titres et les liens ! quand tu auras un moment peut-être 😉
Je n’ai pas fait de bilan en juin, il faut que je me préoccupe de te fournir toutes les infos, désolée !