La Maison Européenne de la Photographie nous propose de découvrir un pan inconnu de l’œuvre du photographe Jacques-Henri Lartigue avec sa production en couleurs. Environ 120 photos sont présentées pour la première fois au public. Bien que représentant plus d’un tiers du travail de Lartigue, elles n’avaient jamais fait l’objet d’une exposition.
Pourtant Jacques-Henri Lartigue s’est toujours intéressé à la photo en couleurs. Dès que les autochromes, mis en place par les frères Lumière, furent disponibles, Lartigue les utilisa. Les premiers datent des années 20 et montrent la jeunesse dorée de l’artiste, des scènes familiales joyeuses et pleine de vie. Sa première femme, Bibi, est également très présente dans des prises de vue particulièrement élégantes.
Dès les premières photos en couleurs, la nécessité à photographier de Jacques-Henri Lartigue est très claire. La photo n’est au départ qu’un loisir (Lartigue vit en effet de sa peinture) et elle lui sert à capturer le temps, à saisir les souvenirs. Toute sa vie, il consigne les moindres les détails de sa vie au travers de calendrier où il note voyages et rencontres, d’un journal (7000 pages) et d’albums de ses photos (135).
Il revient à la couleur dans les années 50 avec une nouvelle muse : sa troisième femme Florette. Elle est présente dans un grand nombre des clichés exposés à la Mep. Ce qui frappe, c’est encore une fois la joie qui se dégage de ces clichés aux couleurs vives et lumineuses. Jacques-Henri Lartigue était un grand obsessionnel (des motifs reviennent très fréquemment : coquelicots, vallée d’Opio, ses femmes, la météo et les saisons), mais son œuvre en couleurs est profondément joyeuse, plein des petits bonheurs du quotidien et de l’émerveillement sans cesse renouvelé de l’artiste. « Le paradis n’est pas perdu parce que le moindre champ d’herbe ou de coquelicots m’enchante. Le paradis est partout mais on ne le voit pas. »
Il faut voir cette splendide exposition de la Mep qui permet de redécouvrir l’œuvre de Jacques-Henri Lartigue sous l’œil de la couleur et de souligner sa formidable modernité.
Magnifiques photos en effet !
Et elles sont toutes de ce niveau, je me suis vraiment régalée.
Merci pour le repérage 😉
L’expo dure jusqu’à fin août seulement Mior ! Il ne faudrait pas la rater ! Et l’entrée est attiré tous les mercredis en fin de journée (oui je fais la pub du lieu qui est vraiment très chouette).
Wahou mais que j’aime ce billet.
Tu sais que c’est bizarre, sur la dernière photo que tu présentes, on a le sentiment qu’elle a été recolorisée, c’est vraiment étonnant. J’aime d’amour celle de la première femme sur son rocher avec ombrelle, merci de ce très billet bien complet (j’ai appris plein de choses), qui compense le fait qu’en n’étant pas parisien, on est privé de tout ça, et c’est vraiment dommage.
Les négatifs étaient très abîmés, ils ont été numérisés afin de pouvoir en refaire des tirages mais les photos n’ont pas été recolorisées. J’aime aussi d’amour la même photo que toi, j’en ai fait mon fond d’écran au boulot ! Et la photo de l’affiche est celui de mon téléphone ! J’ai vraiment adoré cette expo qui présente des photos pleine de raucheur, de joie de vivre. Merci de me dire que tu as appris plein de choses grâce à moi, ca le fait bien plaisir !