« C’était donc une femme forte, fière, indépendante d’esprit qui acceptait son âge et qui pourtant se sentait encore très jeune. Elle était aussi, à en croire ceux qui la connaissaient et même ceux qui l’aimaient, une vraie emmerdeuse. » A 75 ans, Florence Gordon n’a rien perdu de sa capacité à l’indignation. Figure de la vie intellectuelle new-yorkaise, elle s’est battue toute sa vie pour défendre le droit des femmes. Ce combat laisse peu de place à la famille de Florence : son fils Daniel, sa femme et leur fille Emily, son ex-mari Saul. Elle voit d’ailleurs avec beaucoup de déplaisir la famille de son fils s’installer à New York. Florence a quelques difficultés avec les relations humaines, elle est cassante et aucunement sentimentale. C’est pendant qu’elle se met à rédiger ses mémoires que le déménagement a lieu, voilà bien du dérangement en perspective pour celle qui préfère la solitude à toutes autres compagnies humaines.
« La vie de Florence Gordon » est une chronique de la vie intellectuelle new-yorkaise amusante et fort sympathique. Le personnage central est vraiment l’attrait majeur du roman de Brian Morton. Florence Gordon évoque la tatie Danielle de Étienne Chatiliez tant elle est acariâtre et parfois méchante envers son entourage. Elle rejette systématiquement les marques d’affection de sa belle-fille ou de sa petite-fille. Mais contrairement au personnage du film de Chatiliez, on s’attache à celui de Florence Gordon. Sa détermination farouche à continuer son combat est très respectable et il est admirable que cette femme de 75 ans n’ait pas renoncé à ses idées. Et ce n’est pas l’âge qui va la faire changer, elle ne veut pas avoir besoin des autres et la vieillesse ou la maladie ne viendront pas à bout de ce sacré caractère.
Malgré cela, je suis restée un peu sur ma faim. Le roman de Brian Morton se lit avec plaisir, c’est une comédie de mœurs réussie. Peut-être que le propos reste un peu trop léger et que j’en attendais plus de profondeur. J’ai eu la sensation de rester trop en surface notamment dans l’analyse psychologique des personnages. Un petit manque, pas grand chose mais cela a suffi pour que je ne sois pas aussi enthousiaste que je le pensais en commençant ce roman.
« La vie selon Florence Gordon » est avant tout le beau portrait d’une femme, d’une militante, d’une forte-tête. Une lecture qui fut plaisante et très fluide mais qui manque un peu de profondeur à mon goût.
Merci aux éditions Plon pour cette découverte.
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Ton manque d’enthousiasme me refroidit même si la légèreté a du bon de temps en temps …
J’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman mais il est vrai que je le pensais moins léger.
En effet, ce doit être un beau portrait de femme ! Mais pas un coup de coeur apparemment, donc… je passe.
Non pas un coup de cœur mais j’ai quand même pris beaucoup de plaisir à le lire.
J’aime beaucoup cette collection!
Je suis d’accord avec toi, j’aime également beaucoup la collection « Feux croisés ».
J’ai passé vraiment un bon moment à le lire, ça change agréablement les idées, sans être trop léger.
Comme toi, j’ai passé un agréable moment de lecture en compagnie de Florence Gordon.
Je garde quand même l’idée de lire ce roman, le contexte et le personnage m’attirent !
Et tu passeras un agréable moment, le personnage de Florence Gordon est vraiment réussi.
Plaisant, mais ce n’est donc pas une priorité …
Non, je ne vais pas t’obliger à le lire pour la rentrée littéraire, il peut attendre !
Tu es quand même plutôt mitigée au final donc je n’en ferai pas une priorité 😉
Je trouve juste qu’il est un peu trop léger mais c’est une très agréable lecture avec un beau personnage de femme.
J’ai failli l’acheter hier et je le note même si tu es un peu restée sur ta faim.
Malgré tout, j’ai pris plaisir à le lire, le personnage de Florence Gordon vaut le détour.