© Romaric Cazaux
Elizabeth rêvait depuis toujours de visiter Paris. Cette habitante de la banlieue de Manchester avait étudié « Paris est une fête » d’Ernest Hemingway à l’école et elle était tombée amoureuse de la ville. Certes, la capitale française avait changé depuis les années folles. Mais à la seule évocation de la Closerie des Lilas ou des cafés du boulevard Saint-Michel, Elizabeth se mettait à rêver. Elle se voyait attablée à une terrasse avec un café et un croissant admirant l’élégance bohème des parisiennes. Elle s’imaginait longeant la Seine après une belle journée d’été et finissant chez Shakespeare & Co où elle achèterait des livres qu’elle lirait le lendemain au jardin du Luxembourg. Bien entendu, dans ses rêves Elizabeth parlait français couramment avec une pointe d’accent anglais qui ravissait ses interlocuteurs.
Un rêve qu’Elizabeth avait mûri durant de longues années et qui lui avait permis d’échapper à un quotidien souvent morose. Mariée et mère jeune, elle avait connu, comme son mari, des périodes de chômage difficiles. Depuis trois ans, tous deux avaient trouvé une certaine stabilité qui leur permettait de souffler un peu. Mais de là à se rendre à Paris, Elizabeth préférait économiser au cas où les mauvais jours reviendraient. Elle ne s’attendait donc pas à se voir offrir une semaine à Paris pour ses quarante ans par son mari et sa fille. Une folie mais elle était aux anges !
Avant le voyage, Elizabeth avait compulsé tous les guides possibles et imaginables. Son programme jour après jour était établi, quasiment à la minute près. Ce serait probablement son unique voyage à Paris, Elizabeth voulait en profiter au maximum.
Le grand jour était arrivé et Elizabeth ne tenait plus en place. A peine arrivés à l’hôtel et il fallut repartir. Le programme d’Elizabeth n’attendait pas ! Les jours et les visites s’enchainèrent à un rythme endiablé. Elizabeth passait son temps à secouer sa fille et son mari, à les pousser à avancer, à se dépêcher. Au cinquième jour, ils prirent la direction du château de Versailles. Elizabeth comptait bien visiter le château, le Grand et le Petit Trianon et elle se délectait de la vue de la ferme de Marie-Antoinette. Mais la journée ne tourna pas comme elle voulait. Au moment de sortir pour se promener dans les jardins, le mari et la fille d’Elizabeth voulurent se reposer. Son mari commença même à s’endormir sur elle ! Quel culot alors qu’il y avait tant à voir ! Elizabeth fit une scène à son mari, lui expliquant la chance qu’il avait d’être ici. Ce dernier, exténué par tant de visites, finit par quitter les lieux avec sa fille laissant plantée là Elizabeth et son programme infernal. Et tous deux allèrent s’installer en bord de Seine en terrasse d’un café près de la fontaine Saint-Michel.
Je crois que j’ai écris un texte qui pourrait correspondre à ce que pense la fille de ton héroïne 😉
Comme tu le vois, je suis désespéramment en retard pour répondre à mes commentaires et je n’ai pas encore eu le temps de lire vos textes… 😦
C’est pas grave, on est tous débordés 😉
Voilà ce qui se passe quand on a pas les mêmes rêves et qu’on a affaire à une championne de l’organisation!!!Comment se sortir de là?En choisissant chacun un endroit préféré avec interdiction aux autres de râler?!!!!!Ce serait dommage que son rêve finisse par un divorce quand même!!!!
Il serait effectivement dommage que son rêve de voyage se transforme en cauchemar !
Ahhh la difficulté quand on ne voyage pas de la même façon … bon, cela dit, espérons qu’ils soient assez grands et matures pour ne pas finir cette sortie en soupe à la grimace. 🙂
Oui, ils vont bien trouver un terrain d’entente quand même !
Pas toujours facile de contenter tout le monde, même dans une même famille !!! Le principal est qu’ils se retrouvent tous autour de leur amour 😉 belles fêtes à toi
Chacun profitera du voyage à sa manière ! Je suis très en retard mais j’espère que tu as passé de bonnes fêtes !
Les femmes viennent de Venus, les hommes de Mars, et ils finissent dans des châteaux, pas forcément en Espagne. ..
Ah la difficulté de se comprendre….mais la vie serait trop simple sans cela !
Non, elle ne serait jamais simple, l’être humain adore se torturer, à croire qu’il y prend plus de plaisir qu’à se faire du bien 😉
Je vois que tu es aussi optimiste que moi !!! 😉
Disons que je crois en certains êtres humains .. mais l’espèce humaine en général me désole 😉