© Arthur Humeau
7h. Le vrombissement du réveil m’arrache brutalement des doux bras de Morphée. Une nouvelle semaine, une nouvelle journée. L’infinie répétition des jours me donne le tournis. Ne surtout pas y penser, ne pas laisser la lassitude m’étreindre.
Je m’extirpe tant bien que mal de la tiédeur rassurante des draps. La douche d’abord, le petit déjeuner ensuite. Mettre mon cerveau en pilotage automatique, enchaîner les gestes sans y penser, presque en apnée.
Je prends mon sac, enfile mon manteau. Je respire profondément avant d’ouvrir la porte, avant de me jeter dans l’arène. Le premier combat à mener est celui du métro : la foule, le mouvement perpétuel, les incivilités, les bousculades. Comme chaque matin, le quai est bondé. Réussir à se faufiler, trouver une brèche, voilà en quoi consiste le jeu.
Quand le métro arrive, ils sont déjà nombreux à s’entasser dans les rames, comprimés, agacés par ce continuel manque de place. Chaque matin, une question m’assaille : comment font-ils pour supporter ça jour après jour ? Toi, dont le regard me transperce, où trouves-tu la force de recommencer chaque jour ? Ton regard, comme le mien, porte le sceau de la fatigue et pourtant tu continues, tu ne t’arrêtes pas.
Les personnes autour de moi montent dans la rame en me frôlant, me poussant. Et si je ne les suivais pas ? Et si je restais là ?
Merci à Leiloona de nous proposer chaque mois une nouvelle photo autour de laquelle écrire.