© Julien Ribot
Chaque jour des flots de passagers ses déversent dans cette gare. Chaque jour, j’observe ces vies qui se croisent et se frôlent. Le mouvement est incessant, continu, immuable. Il y a ceux qui partent en vacances, heureux et embarrassés par tous leurs bagages, leurs enfants, leurs animaux de compagnie ; ceux qui reviennent la mélancolie des jours passés aux coins des yeux ; ceux qui partent juste la journée pour travailler engoncés dans leurs costumes-cravates ; ceux qui cherchent seulement un endroit chaud pour s’abriter.
Je les vois s’agiter à mes pieds, trépigner devant le tableau d’affichage, courir sur le quai transpirant la peur de manquer leurs trains, je vois les enfants pleurer d’impatience, les contrôleurs et les chauffeurs se mettre en place. Les relay s’emplissent de gens qui s’inquiètent par avance de la durée de leur trajet, qui cherchent à fuir l’ennui, la contemplation du paysage, déjà pressés d’être arrivés.
Et c’est moi qui dirige ce ballet, moi qui suis responsable de leurs mouvements, de leurs mécontentements et de leurs impatiences. Je les guide, je les oriente, je les informe. Je suis la voix de la gare.
Il y a beaucoup de mouvement dans les gares. Combien de vies se croisent, se frôlent, hésitent, font demi-tour dans ces endroits? Heureusement que des voix sont là pour les guider.
C’est un vrai microcosme la gare, presque une société en soi qui a besoin d’un guide !
Le côté éphémère de la gare … on le fuit souvent, il est rare de prendre le temps de vraiment se poser dans ces endroits courant d’air ! Mais il y aurait tant à dire !
C’est un endroit fascinant à observer, ils s’y passent tant de choses.