© Arthur Humeau
7h. Le vrombissement du réveil m’arrache brutalement des doux bras de Morphée. Une nouvelle semaine, une nouvelle journée. L’infinie répétition des jours me donne le tournis. Ne surtout pas y penser, ne pas laisser la lassitude m’étreindre.
Je m’extirpe tant bien que mal de la tiédeur rassurante des draps. La douche d’abord, le petit déjeuner ensuite. Mettre mon cerveau en pilotage automatique, enchaîner les gestes sans y penser, presque en apnée.
Je prends mon sac, enfile mon manteau. Je respire profondément avant d’ouvrir la porte, avant de me jeter dans l’arène. Le premier combat à mener est celui du métro : la foule, le mouvement perpétuel, les incivilités, les bousculades. Comme chaque matin, le quai est bondé. Réussir à se faufiler, trouver une brèche, voilà en quoi consiste le jeu.
Quand le métro arrive, ils sont déjà nombreux à s’entasser dans les rames, comprimés, agacés par ce continuel manque de place. Chaque matin, une question m’assaille : comment font-ils pour supporter ça jour après jour ? Toi, dont le regard me transperce, où trouves-tu la force de recommencer chaque jour ? Ton regard, comme le mien, porte le sceau de la fatigue et pourtant tu continues, tu ne t’arrêtes pas.
Les personnes autour de moi montent dans la rame en me frôlant, me poussant. Et si je ne les suivais pas ? Et si je restais là ?
Merci à Leiloona de nous proposer chaque mois une nouvelle photo autour de laquelle écrire.
Cette une option assez plaisante que de rester là sur le quai, de se révolter mais est-ce raisonnable? Après tout, faut-il toujours écouter la raison? 😉
Mais oui, au diable la raison !
Oups, je voulais bien sûr écrire c’est et pas cette 😦
Oui, bonne idée, ne pas les suivre, aller ailleurs …
On a tous rêver de le faire au moins une fois je crois !
Ah ! S’arrêter ! Ne plus suivre le flot pour se sentir UN, pour penser à l’essentiel, pour regarder et voir autrement… Cela parait simple, cela traverse l’esprit de tous, mais bien peu le font. Chacun de nous a certainement sa raison, et ton texte rythmé et fluide nous pousse à se poser la question : Pourquoi continuer faire partie de ce flot ? Bravo 😉
Oui, je crois que nous avons tous rêvé un jour de s’arrêter, de plus suivre le mouvement.
Casser la routine d’heures infécondes… Un peu de désobéissance c’est bon pour la santé ! 🙂
Mais difficile à mettre en application !!!
C’est sans doute cela que les gens de la rame bondée, regardent, ils te regardent, toi et ton hésitation, toi et ton ras-le-bol de train-train quotidien … va-t-elle monter ? oui ou non ?
Et peut-être se demandent-ils pourquoi ils ne font pas la même chose !
Ah ! le mental, les questions sont à l’infini !