L’eau fraîche ruisselait sur tout le corps de Shanti. Les gouttes parcouraient un chemin sinueux le long de ses bras, de ses jambes avant de s’écraser sur la pierre du temple. Shanti sentait son corps se détendre petit à petit. Les douleurs de son cou, de son dos s’apaisaient. Il aimait ce moment de purification de son corps et de son âme. Il aimerait pouvoir rester sous l’eau plus longuement, se délasser plus durablement.
Shanti était arrivé la veille au soir à Katmandou. Il avait achevé un nouveau trek dans les hautes vallées himalayennes et déposé son groupe à leur hôtel. Il imaginait ces touristes en train de se prélasser dans leurs lits confortables, fiers et heureux d’avoir « fait » l’Himalaya. Shanti avait gravi ses flancs tant de fois qu’il ne pouvait les compter. Il avait parfois l’impression de faire corps avec la montagne, de lui appartenir.
Shanti s’était épuisé, son corps peinait de plus en plus à porter les sacs, les vivres. Les douleurs s’installaient, s’incrustaient partout. Il aimerait tant retourner définitivement dans la vallée de Langtang, rester avec sa famille et enfin pouvoir profiter de ses enfants qui grandissaient sans lui. Mais Shanti n’avait pas encore gagné assez d’argent pour assurer leur avenir.
Alors, il déplia lentement son corps noueux, se sécha et se rhabilla. Shanti était attendu dans l’après-midi. Un autre groupe arrivait pour s’émerveiller de la beauté de l’Himalaya.
Bonjour @Titine. Joli partage d’un instant de la vie de Shanti. Merci pour ce voyage 🙂
Merci pour ton message !
C’est vrai qu’on s’émerveille toujours devant les Occidentaux qui ont « fait » l’Himalaya, alors que chaque jour, des hommes croulant sous le poids des sacs trop remplis pour satisfaire le confort des touristes gravissent sans relâche les flancs de ces montagnes imprenables. C’est un joli hommage que tu leur rends 🙂
Merci, je l’imaginais en train de se délasser et l’idée de gravir l’Himalaya m’est apparue avec ces sherpas qui y passent leur vie.
Le sacrifice des uns pour le plaisir des autres. Certaines vies sont plus douloureuses que d’autres… merci pour ce moment de vie
Merci beaucoup Anne-Véronique !
Magnifique, d’une grande simplicité….Ce texte me fait voir la photo autrement, moins écrasée par son caractère sacrée….Sans les sherpas il n’y aurait pas d’Himalaya….
Merci Bénédicte, je trouvais qu’il se dégageait de cette photo une idée de délassement, de sérénité retrouvée.
Un bel hommage aux sherpas sans lesquels l’héroisme existerait moins. Tu traduis bien la détermination et l’abnégation de cet homme.
Merci beaucoup Sabariscon, j’admire aussi l’abnégation dont doivent faire preuve les sherpas.
Merci beaucoup pour ce clin d’oeil à Shanti et aux porteurs népalais. Et l’allusion à Langtang m’a réveillé pas mal de souvenirs de superbes rencontres locales.
Je suis ravie si j’ai pu t’évoquer certains bons moments de ton voyage.
C’est un bien joli texte, mais si je puis me permettre, les porteurs et les sherpas ne font pas le même travail et sont très bien payés, même si pour nous occidentaux, cela parait une misère 😉
Shanti accompagne les touristes à KTM, il est donc sherpa et devrait bientôt pouvoir rentrer chez lui avec les poches bien remplies, surtout s’il parle anglais, comme c’est souvent le cas.
Merci pour tes précisions Estelle !
un bel instant que celui de découvrir le « back office » de nos vacances et qui du coup amène beaucoup d’authenticité. Merci pour cela
Merci beaucoup Nady pour ton message !