Une belle moisson de livres durant ce mois de mars et je n’ai eu aucune déception, que de belles découvertes (« Une sacrée vertu » ou « Une jolie fille comme ça ») et des confirmations notamment avec les auteurs classiques de la littérature anglaise que ce sont EM Forster ou DH Lawrence.
Un mois de mars très cinématographique avec sept films au compteur et quasiment que du très bons :
Mes coups de cœur :
Ellis Lacey doit quitter sa terre irlandaise pour New York et un avenir plus réjouissant. De l’autre côté de l’Atlantique l’attend un travail dans un grand magasin mais également la solitude loin de sa mère et de sa sœur. Les débuts seront douloureux mais un charmant plombier italien pourrait lui rendre la vie plus facile. Comme le roman de Colm Toibin dont il s’inspire, ce film parle de la douleur de l’exil mais également d’une libération, de la découverte de l’amour. Ellis va s’épanouir à New York, devenir une jeune femme sophistiquée qui sera maîtresse de ses choix et de sa vie. Saoirse Ronan incarne magnifiquement Ellis avec beaucoup de retenue, de subtilité. Emory Cohen est absolument délicieux, timide et tendre dans le rôle de Tony. La facture du film est certes très classique mais la photographie, les couleurs sont vives, splendides. Ce sont bel et bien les personnages qui sont au centre du film et leur évolution. Une très belle et réussie adaptation.
Vincent Machot est coiffeur dans une petite ville de province. Sa vie se limite à son salon, à sa mère fantasque qui habite au-dessus de chez lui, à son chat et son cousin. Un jour, il pénètre dans l’épicerie de Rosalie Blum et est persuadé de l’avoir déjà vue. Intrigué par cette femme, il commence à la suivre. Mais celle-ci se rend vite compte du manège et le suiveur devient le suivi. Pour ce faire, Rosalie fait appel à sa nièce Aude qui n’arrive pas à trouver du travail et vit avec un colocataire pour le moins étonnant. « Rosalie Blum » est l’adaptation de la très jolie et tendre bande-dessinée de Camille Jourdy. On retrouve dans le premier film de Julien Rappeneau toute l’empathie pour les personnages qui s’éveillent à la vie ou se réveillent enfin. Le film est drôle, léger et plein de douceur. Le casting est extrêmement bien choisi. Kyan Khojandi incarne parfaitement un Vincent timide, maladroit et sensible. Alice Isaaz est une Aude fraîche, inquiète à l’idée de se lancer dans la vie. Et Noémie Lvovsky est tout simplement parfaite dans le rôle de Rosalie Blum, cette femme en retrait, au passé mystérieux mais qui n’attend qu’une chose : qu’on la ramène à la vie.
Quelle jolie surprise que ce nouveau Disney ! Zootopie est une ville où tous les mammifères vivent en paix et en harmonie. La ville est le lieu de tous les possibles, de toutes les réalisations. Une lapine en rêve et veut y devenir policier. Une gageure puisque aucun lapin n’est jamais devenu policier. Les différences entre grands et petits mammifères sont toujours d’actualité dans cette cité utopique. Mais une enquête sur la disparition de grands prédateurs pourrait changer les choses. Les caractéristiques des animaux sont formidablement bien utilisées pour nous faire rire. Le scénario est très bien ficelée et délivre un message sur la peur qui permet de gouverner, de maîtriser les masses. Le duo d’enquêteurs lapine tenace/renard filou fonctionne à merveille. Un régal qui n’est pas réservé qu’aux enfants.
Et sinon :
- « Saint Amour » de Benoît Delépine et Gustave Kerven : Au salon de l’agriculture, un père et son fils viennent présenter leur taureau Nabuchodonosor. Comme tous les ans, le fils fait la route des vins avec un ami en restant à l’intérieur du salon. Il veut changer de métier et quitter l’exploitation familiale. Son père décide de l’emmener faire véritablement la route des vins pour essayer de le faire changer d’avis. Benoît Poolvoorde, Gérard Depardieu, Vincent Lacoste, Gustave Kervern, Izia Higelin, Chiara Mastroianni, Céline Sallette, Ana Girardot, Michel Houllebecq, Andrea Ferreol, le casting de « Saint Amour » a de quoi faire rêver et les prestations de chacun sont absolument irrésistibles. Évoquant la difficulté d’être agriculteur aujourd’hui (mais aussi d’être chauffeur de taxi), le dernier film de Delépine et Kervern est avant tout un hommage aux femmes et à l’amour que les hommes leur portent. Drôle, tendre, éméché, « Saint Amour » est le film les plus abouti du duo grolandais.
- « Je ne suis pas un salaud » de Emmanuel Finkiel : Eddie est séparé de sa femme et de leur fils, il cherche du travaille, picole beaucoup et drague pas mal. Un soir, il propose de raccompagner une jeune femme chez elle. Près de son immeuble, Eddie interpelle deux enfants en train de voler une voiture. Les grands frères s’en mêlent, le tabassent et l’un d’eux poignarde Eddie. Une fois rétabli, Eddie est convoqué au commissariat pour reconnaître son agresseur. Il désigne Ahmed qui nie de toutes ses forces. Mais Eddie s’enfonce dans le mensonge, pour une fois il est en position de force et écouté. L’incident lui redonne confiance, il trouve du travail et reconquiert sa femme. Le film de Emmanuel Finkiel montre parfaitement le mal-être de notre société au travers de celui d’Eddie dont la médiocrité l’amène a toujours plus de violence. Le paraître (avoir un travail, une famille, une belle télévision) prime mais n’est vecteur que de destruction, de dépression. Il faut souligner l’extraordinaire prestation de Nicolas Duvauchelle tout en rage rentrée et en échec latent. Mélanie Thierry, qui joue sa femme, est également magnifique et elle illumine le film.
- « Nahid » de Ida Panahandeh : Nahid est une femme iranienne divorcée qui a pu obtenir la garde de son fils à condition de ne pas se remarier. Mais un homme attend Nahid, il est très amoureux et veut l’épouser. Nahid lui propose pour patienter de faire un mariage temporaire qui doit rester secret pour leurs deux familles. Bien entendu, le secret finit par être éventé. « Nahid » est un très beau film qui montre bien le combat des femmes iraniennes contre une société totalement machiste où les femmes ne sont absolument pas maîtresses de leur destinée. Nahid a beau vivre seule avec son fils, travailler, elle est toujours à la merci des hommes et de leur bon-vouloir. Ce sont eux qui décident de ce qu’elle peut ou ne peut pas faire. Sareh Bayat, qui incarne Nahid, est formidable, vibrante, déterminée, elle est la grande force du film.
- « Louis-Ferdinand Céline » de Emmanuel Bourdieu : Milton Hindus, universitaire new yorkais, était un grand défenseur de Louis-Ferdinand Céline et il était juif. A force de correspondance, il réussit à convaincre l’écrivain de le recevoir à Copenhague où il se trouve en exil avec sa femme Lucette. Chacun cherche à exploiter l’autre : Céline veut une caution morale et Hindus veut écrire le livre qui lui apportera la reconnaissance professionnel. Emmanuel Bourdieu décortique la relation complexe et intrigante entre les deux hommes. La prestation de Denis Lavant souligne parfaitement les différentes facettes de l’auteur, il est tour à tour génial et ridicule. J’ai beaucoup apprécié le jeu de Géraldine Pailhas, gracieuse et raisonnable, Lucette tente désespéramment de sauver son mari de ses démons. Mais le film manque de vie, il est trop cérébral, peut-être trop explicatif.
Très beau bilan en effet ! Le roman Westwood, me tente beaucoup !!!! Comme toi j’ai beaucoup aimé Brooklyn !
Merci George, « Brooklyn » est vraiment une belle réussite, on est totalement emportés par l’histoire de Ellis.
Brooklyn commence à me faire sacrément envie ! Je pense commencer par le roman, mais le film a effectivement l’air sublime 🙂
Qu’as-tu pensé de Westwood alors ?
Joli bilan !!
Je te conseille également de lire le roman avant le film car il m’avait beaucoup plu. J’ai beaucoup aimé « Westwood » mais comme avec « Le bois du rossignol », on reste un peu trop à distance pour que ça soit un coup de cœur.
Brooklyn, je veux le lire, Zootopie, je veux le voir !
Je ne peux qu’être d’accord avec toi, excellent choix !!!
Merci ! 😀
Très beaux bilan. C’est très agréable de ne lire que de bons livres et de voir de beaux films 🙂
Espérons que le mois prochain soit aussi bien 🙂
J’espère également que la pioche sera aussi bonne en avril !
je croise les doigts 🙂
J’ai aussi eu la chance de voir Brooklyn, adaptation très réussie
Je suis tout à fait d’accord, c’est une très belle adaptation, très plaisante à voir.
Un joli bilan qui donne très envie.
Merci beaucoup, j’espère que tu y trouveras des idées pour tes prochaines lectures et séances ciné.
Aaaah Brooklyn ❤ Je n'ai qu'une envie : le voir une seconde fois :p
Tu sais que j’ai très envie de le revoir également ! C’était vraiment un très beau film, très subtil et esthétiquement très plaisant.
Joli bilan Titine ! J’ai beaucoup aimé Brooklyn aussi ! J’avais adoré Violette Nozière ❤
C’est grâce à toi que j’ai découvert « Violette Nozière », une très bel album, merci !