Juliette est de retour chez son père. Elle vit à Paris mais avait besoin de changer d’air. Elle se réinstalle dans sa chambre et elle ne sait pas pour combien de temps. Elle écoute régulièrement son pouls qui lui semble irrégulier, dort mal. Sa sœur aînée, Marylou, est restée dans leur ville de province. Elle est mariée, a deux enfants mais elle s’ennuie. Pour égayer son quotidien, elle a pris un amant qui tient un magasin de déguisements. Celui-ci vient la surprendre dans son jardin habillé en ours, en fantôme, etc… Les parents des deux sœurs ont divorcé depuis longtemps. Le père est resté seul, la mère change sans cesse de compagnons qui sont de plus en plus jeunes. Un environnement pas forcément très reposant pour l’angoissée Juliette !
J’ai retrouvé avec grand plaisir Camille Jourdy dont j’avais particulièrement aimé la bande-dessinée précédente « Rosalie Blum » (son adaptation au cinéma était également très réussie). Camille Jourdy décrit une petite ville de province, pavillonnaire, de manière réaliste, très détaillée. Elle se penche sur la vie quotidienne de la famille de Juliette avec une infinie tendresse et une grande sensibilité. L’album montre un moment de doute dans la vie de son héroïne, elle s’interroge sur le sens à donner à sa vie et son retour aux sources va lui révéler un secret de famille. Des non-dits, des regrets, des petites jalousies, des petits riens parfois insignifiants qui font tout le sel de cet album et donnent de l’épaisseur aux personnages de Camille Jourdy. Le retour de Juliette permettra aux membres de la famille de s’expliquer, de régler certains comptes. Et puis, il y a Polux… un quadragénaire qui passe son temps au café pour oublier qu’il est seul et qui redonnera le sourire à Juliette.
Les images de l’auteur sont très colorées, très joyeuses, complètement à l’opposé de la morosité de Juliette. Dans l’album, il y a de pleines pages peintes à la gouache, qui sont de véritables petits bijoux, des respirations entre les pages. Le quotidien est sublimé par le trait simple de Camille Jourdy.
Mélange de mélancolie, de douceur et d’humour, « Juliette » est un roman graphique particulièrement réussi aux personnages attachants. C’est délicat, subtil et touchant.
J’ai été moins enthousiasmée que toi. J’ai beaucoup aimé le dessin, mais il m’a manqué quelque chose, c’était trop doux pour moi, presque fade. Mais c’est effectivement très joli.
Ah mince, j’ai beaucoup aimé la douceur mélancolique de cette histoire. Tu avais lu « Rosalie Blum » ?
non, pas encore mais je la lirai sûrement.
J’espère que tu le trouveras plus à ton goût.
J’en ai entendu énormément de bien à la biblio où je bosse, je pense me laisser tenter prochainement 🙂
Cela ne m’étonne pas, j’en avais entendu beaucoup de bien aussi avant de le lire.
Les images sont sympas; je note. Merci.
J’espère que tu aimeras !
Ça semble vraiment sweet… je vais peut-être commencer par Rosalie Blum…
Je crois que j’avais encore plus aimé « Rosalie Blum », du coup je valide ta démarche !!!
j’ai vu l’adaptation de Rosalie Blum, que j’ai beaucoup aimée, mais je ne l’ai pas lu. Je suis tombée sur « Juliette » dans une librairie, mais je n’ai pas vraiment accroché aux dessins et aux couleurs, ça faisait album pour enfants, un peu gentil et fade…vu ton billet très positif, je vais peut-être me raviser !
Le dessin « enfantin » cache des sentiments plus profonds, plus adultes. Tu peux essayer de commencer par « Rosalie Blum » puisque tu as aimé le film.
Le thème me plait bien – chercher un sens à sa vie… Et j’aime bien le dessin, je vais essayer de trouver cette BD à la bibliothèque ! La chambre de Juliette me fait penser au tableau de Van Gogh, c’est fait exprès ?
Je ne sais pas si c’est fait exprès pour Van Gogh, il faudrait poser la question à Camille Jourdy !
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