Bilan livresque et séries de novembre

Novembre

De l’éclectisme en ce mois de novembre avec onze livres forts différents et une bande-dessinée inspirée du spectacle de Alexis Michalik sur l’écriture de « Cyrano de Bergerac ». J’ai déjà eu l’occasion de vous parler du formidable diptyque de Deborah Levy : « Ce que je ne veux pas savoir » » et Le coût de la vie « et de « Promo 49 » qui m’a permis de découvrir la plume de Don Carpenter. Je vous parle très bientôt de l’ensorcelant premier roman adulte de Kiran Millwood Hargrave « Les graciées », de l’excellent deuxième roman de Laurine Roux « Le sanctuaire », du percutant premier roman de Fatima Dass « La petite dernière », du premier volet des filles du siècle de Marie Desplechin et du très réussi roman-enquête de David Le Bailly sur Frédéric Rimbaud.  Deux romans m’ont déçue : « Les belles années de mademoiselle Brodie » de Muriel Spark qui m’a ennuyée et « La maison faite d’aube » de N Scott Momaday dans lequel je n’ai pas réussi à rentrer.

Les cinémas étant fermés, je vais vous parler de trois séries que j’ai visionnées pendant le confinement :

the-virtues

Joseph est ouvrier dans le BTP, il travaille dur et ne fait pas de vagues. Mais lorsque son ex-femme, avec qui il s’entend bien, part s’installer en Australie avec leur fils, Joseph replonge dans les démons de l’alcool. Pour s’en sortir, il décide de retrouver sa sœur, Anna, en Irlande. Orphelins, Anna et Joseph furent séparés durant leur enfance et ils ne sont pas revus depuis.

The virtues est une mini-série de quatre épisodes qui émeut et bouleverse. Elle a été créée par Shane Meadows qui était déjà l’auteur brillant de « This is England » (le film et la série). On retrouve ici son réalisme à la Ken Loach, certaines scènes sont d’ailleurs improvisées (comme celle des retrouvailles entre le frère et la sœur qui est déchirante). Shane Meadows suit la trajectoire de Joseph, celle d’un homme qui doit régler un trauma profond qui le hante depuis son enfance. Un autre personnage va également devoir régler ses comptes avec son passé : Dinah, la belle-sœur d’Anna. Les deux personnages sont blessés, cabossés, victimes d’une société irlandaise corsetée, moralisatrice.

Pas de pathos excessif, pas de tire-larmes facile, l’émotion nous saisit grâce à la sincérité, à la force des acteurs. Stephen Graham, qui jouait déjà dans « This is England », est absolument saisissant, sa performance est exceptionnelle. Et il est extrêmement bien entouré, le reste du casting est éblouissant. « The virtues » a obtenu en 2019 le grand prix de Séries Mania et Stephen Graham a obtenu le prix d’interprétation. Il était donc temps que nous la découvrions et l’on peut remercier Arte de nous la proposer.

Cette série est à voir absolument, pour son intrigue, pour ses acteurs, pour son réalisme brut, pour ses personnages à l’humanité vacillante mais qui continuent à chercher une lueur d’espoir. Une très, très grande série.

Inside_No_9

Des adultes qui jouent à un étrange jeu nommé les sardines, des cambrioleurs maladroits, des voyageurs dans un train de nuit, des chasseurs de sorcière au 17ème siècle, des amis se retrouvant au restaurant, qu’ont tous ces personnages en commun ? Le n°9 qui est celui d’une maison, d’un appartement, d’un wagon selon la situation.

« Inside n°9 » est une anthologie lancée en 2014 par la BBC dont il existe cinq saisons (quatre sont disponibles sur la plateforme d’Arte qui nous gâte en séries anglaises). Chaque épisode dure environ 30 mn et nous propose un huis-clos dans des lieux et des époques différentes. Les comédiens Steve Pemberton et Reece Shearsmith en sont les créateurs et les acteurs. Chaque épisode est une histoire en soi et la caractéristique de la série est la surprise finale. Les intrigues se terminent par un twist, un renversement qui les conclue et nous surprend immanquablement. Pour autant, les auteurs ne créent pas du sensationnel pour épater les spectateurs, chaque fin est parfaitement cohérente avec le reste de l’histoire. Les deux auteurs font preuve d’une inventivité remarquable au travers de cette série. Le ton tourne souvent à l’humour noir, à l’ironie grinçante et parfois au drame. Les épisodes se dégustent, il faut savourer l’humour noir so british de Steve Pemberton et Reece Shearsmith.

Fargo_season_4

1950, Kansas City, deux communautés s’affrontent : celle de Loy Cannon et celle de Justo Fadda. Après une tentative de paix, le clan des  Afro-américains et celui les italiens vont se battre pour contrôler un territoire et son économie souterraine.

Comme toujours dans Fargo, un engrenage criminel complexe se met en branle et met en scène une galerie de personnages hauts en couleur. Ici, nous faisons la connaissance de Ethelrida Pearl Smutny, jeune femme brillante dont le père est croque-mort, de Oraetta Mayflower une infirmière adepte de l’euthanasie, de Gaetano Fadda sorte d’ogre ultra-violent, de Odis Well policier bourré de TOC, etc… Tout ce beau monde va se croiser dans une intrigue endiablée et rythmée. Cette dernière sera émaillée de violence, les morts sont plus nombreux que dans les saisons précédentes. L’histoire est ample avec plusieurs lignes narratives et parle de la haine contre les immigrants, quelque soit leur origine.

L’une des grandes forces de « Fargo » est son casting et c’est encore le cas cette année avec Jason Schwartzman, Chris Rock, Andrew Bird (le chanteur), Jessie Buckley ou encore Ben Wishaw. Chacun est absolument parfait dans son rôle, chaque performance est un régal. Peut-être y-a-t-il un peu trop de personnages, il faut se laisser un peu de temps pour tous les assimiler.

Comme toujours, « Fargo » est une série réjouissante à suivre, l’intrigue est efficace et le casting bluffant.

 

Une réflexion sur “Bilan livresque et séries de novembre

  1. Même pas regardé une seule série durant mon second confinement, pas eu le temps…. pffffffff, mais je note les tiennes, ça m’intéresse (pour le 3ème confinement ??) 😆

Répondre à belette2911 Annuler la réponse.

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