Un vie étincelante d’Irmgard Keun

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« Je suis à Berlin. Depuis quelques jours. Après une nuit de voyage et avec quatre-vingt-dix marks en poche. Il va falloir que je vive avec ça jusqu’à ce que se présente à moi une source quelconque de revenus. C’est du sensationnel que je viens de vivre. Berlin s’est posée sur moi comme une courtepointe ornée de fleurs couleur de flamme. L’Ouest est très distingué, avec une quantité considérable de lumières -comme des pierres fabuleuses, hors de prix, serties dans des chatons estampillés. Une vraie débauche d’enseignes lumineuses. Un scintillement, tout autour de moi. » S’ennuyant dans sa ville de province, Doris décide de rejoindre Berlin où elle pourra assouvir son ambition : être actrice. Nous sommes en 1931 et la jeune femme va côtoyer des artistes, des mondains, mais également ceux que la crise a jetés à la rue. La vie étincelante recherchée par Doris ne sera pas si facile à atteindre.

Je découvre grâce aux éditions du Typhon la plume d’Irmgard Keun, romancière ayant vécu  à la même époque que son héroïne. Ce qui frappe d’emblée, c’est la liberté de ton de ce texte, la modernité de la langue. Le récit de la vie de Doris est un véritable tourbillon. Elle n’a peur de rien, ni de personne. Elle enchaine les conquêtes par altruisme, par ambition et surtout parce qu’elle laisse s’exprimer son désir. Pour les  années 30, le texte d’Irmgard Keun devait être provocant, insolent (il l’est toujours d’ailleurs !). Derrière l’humour de Doris, sa soif de vivre, on sent un certain désespoir. La crise de 29 a eu des répercussions terribles en Allemagne, le pays est exsangue. Et comme le rappelle l’introduction, la période fut difficile pour les femmes qui avaient réussi à obtenir des droits durant les années 20. C’est aussi pour son émancipation que se débat Doris.

« Une vie étincelante » est un roman intense, plein de fougue et d’une liberté totale qui nous surprend encore aujourd’hui.

Traduction Dominique Autrand.

2 réflexions sur “Un vie étincelante d’Irmgard Keun

  1. voilà qui est fort intéressant! merci de cette découverte que je note illico!
    on a du mal à imaginer ce que cela a pu être ces années 20-30…un cataclysme économique et social terrible qui a mené à plus terrible encore.

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