Janvier 2000 à Mertvecgorod, capitale de la République indépendante de Mertvecgorod, Klara et ses potes trainent dans les rues, écoutent de la musique, se droguent et traficotent dans les boites de nuit pour gagner un peu d’argent. Leur avenir est loin d’être réjouissant : la misère, la pollution constituent leur quotidien. Ils vont à l’école mais uniquement parce que cela donne droit à des aides de l’État qui permettent aux parents de garantir un toit et de la nourriture à leur progéniture. Un évènement va venir interrompre les errances des cinq adolescents. Valentina, une voisine travestie, a été assassinée dans sa maison.
« Valentina » ouvre le cycle de « Un demi-siècle de merde » qui s’intéresse aux habitants de Mertvecgorod. Christophe Siébert a également écrit deux romans des « Chroniques de Mertvecgorod » qui portent sur l’histoire de la ville. Le projet est ambitieux et cohérent puisque l’auteur a imaginé un univers total, post-soviétique (sa république se situe entre l’Ukraine et la Russie) et punk pour l’ensemble des textes. L’ambiance poisseuse, glauque de la ville est le point fort du roman. Christophe Siébert rend parfaitement la ruine, le délitement, la noirceur de Mertvecgorod. Ce qui est également intéressant, c’est que malgré le profond désespoir ambiant, la lumière n’est pas totalement absente de la vie des cinq adolescents : leur amitié indéfectible et ce que la mort de Valentina va entrainer en sont la preuve.
Malgré ses points positifs, je n’ai pas été totalement embarquée par ce roman. Après la mort de Valentina, je m’attendais à ressentir plus de tension narrative et de l’inquiétude pour Klara qui semble menacée. J’espérais une fin plus haletante et inquiétante.
Malgré un enthousiasme mesuré, je salue le projet de Christophe Siébert qui réussit à nous immerger dans une ambiance extrêmement sombre et une ville corrompue jusqu’à l’os.