Une saison pour le sombres de R.J. Ellory

Ellory

1969, Henri Devereaux a trouvé du travail dans la ville minière de Jasperville, au nord-est du Canada. Il s’y installe avec sa femme, le père de celle-ci, leurs deux enfants : Juliette, 10 ans, et Jacques 3 ans. Un troisième enfant naitra dans cette ville reculée et hostile. Les conditions de vie y sont difficiles et rendent certains fous. En 1972, un drame va rendre la vie à Jasperville encore plus pesante. La jeune Lisette Roy est retrouvée morte avec de très profonde blessures. Certains pensent à un ours ou à un loup. D’autres pensent au wendigo, un esprit maléfique qui se serait emparé d’un homme selon un mythe indien. D’autres jeunes filles seront retrouvées mortes sans que la police ne trouve d’explication valable. Une chape de plomb écrase Jasperville. Dès qu’il sera en âge de le faire, Jacques fuira la ville en sachant qu’un jour ou l’autre le passé le rattraperait.

R.J. Ellory nous propose avec « Une saison pour le sombres » un roman à la construction maîtrisée et haletante. Elle se développe autour de deux époques : celle où Jacques Devereaux va devoir revenir à Jasperville et se replonger dans les drames qui ont marqué la ville ; celle de l’époque de l’installation de sa famille jusqu’à sa fuite. Ce retour vers le passé montre à quel point la famille de Jacques a souffert durant cette période et les dégâts profonds sur plusieurs de ses membres. L’auteur s’intéresse ici essentiellement à la psyché de ses personnages. Celle de Jacques est particulièrement approfondie. A la dimension traumatisante des disparitions de jeunes filles, s’ajoutent la culpabilité et le pardon. Jacques a en effet laissé des personnes chères derrière lui lorsqu’il est parti. La question de la monstruosité est également abordée. Elle semble tellement impensable, inimaginable que les mythes prennent la place de la vérité. Personne ne veut la regarder en face.

« Une saison pour les ombres » est un grand roman d’atmosphère. R.J. Ellory rend parfaitement le froid glacial, l’isolement profond de cette communauté. Les hivers sont tellement rudes qu’il est quasiment impossible d’y vivre. Aucun répit n’est offert. « L’hiver, d’une froideur à pénétrer jusqu’aux os, durait huit mois. Des semaines pouvaient s’écouler sans que le soleil se montre. L’été des nuées de mouches et de moustiques s’abattaient sur la ville tel un fléau, puis le soleil ne se couchait jamais. Située à dix kilomètres à tout casser du Labrador, la ville n’était pas accessible par la route principale. Ni d’ailleurs aucune route. »

Le dernier roman de R.J. Ellory est prenant, son atmosphère est sombre et oppressante.

Traduction Etienne Gomez

2 réflexions sur “Une saison pour le sombres de R.J. Ellory

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