« Sabotage » date de 1936 et est tiré du roman de Joseph Conrad « L’agent secret ». Le scénario reprend les grandes lignes du livre.
Mr et Mrs Verloc tiennent un cinéma à Londres. Lors d’une soirée, l’électricité du quartier s’éteint. En réalité, tout Londres est plongée dans le noir suite au sabotage de la centrale électrique. C’est la panique devant le cinéma, Mrs Verloc (Sylvia Sydnet) tente de calmer ses clients. Le vendeur de légumes, Ted (John Loder), lui vient en aide et Mr Verloc (Oscar Homolka) finit par descendre de son appartement au-dessus du cinéma. Une fois la foule calmée, Mrs Verloc constate le comportement étrange de son mari. Il était absent lors de la coupure de courant mais il est incapable d’expliquer où il se trouvait. On découvre rapidement que Mr Verloc est surveillé par la police et notamment par Ted qui connaît mieux le panier à salade que l’étalage du marchand des quatre saisons.
« Sabotage » s’ouvre sur une scène très intéressante. Le générique défile sur la définition du mot sabotage. La première image est un gros plan sur une ampoule électrique. Puis l’on voit la centrale d’où quelqu’un s’échappe. Retour sur l’ampoule qui s’éteint. A la centrale, la raison de la coupure est identifiée : du sable a fait dérailler les machines. Après cette scène, on découvre Mr Verloc regagnant son domicile. Il se lave les mains, l’eau se retire dans le siphon (en gros plan, annonciateur de celui du siphon de la douche dans « Psychose ») et au fond du lavabo reste du sable. En quelques plans rapides, l’identité du saboteur est connu du spectateur. Encore une fois, nous sommes dans la confidence et pas les autres personnages.
L’autre grande scène est difficilement racontable si l’on ne souhaite pas dévoiler toute l’intrigue. Elle se situe à la fin du film entre Mr et Mrs Verloc lors d’un repas. La tension se développe entre les deux personnages grâce à un jeu de regards très élaboré qui souligne à nouveau la maîtrise du cadrage d’Alfred Hitchcock.
Malheureusement, le film comporte également des faiblesses. Sylvia Sydnet n’a pas un jeu extraordinaire, son visage reste assez impassible et on ne la sent pas particulièrement affectée par le décès de son jeune frère. De même la romance qui se noue entre Mrs Verloc et Ted est un peu superflue et inutile à l’intrigue.
Un film du début de carrière de Hitchcock, peu connu et mineur mais comme toujours il y a des scènes virtuoses qui témoignent du talent naissant du réalisateur anglais.
Encore un film que je n’ai pas vu d’Hitchcock ! Je le note 🙂
J’ai prévu de regarder l’adaptation de « Rebecca » ce soir, est ce que tu l’as vu ?
Il en a réalisé beaucoup et ce sont malheureusement souvent les mêmes qui passent. Bien entendu j’ai déjà vu « Rebecca » (et pas qu’une fois !) et je l’adore. J’espère que tu vas apprécier et nous faire un chouette billet !
« Peu connu », tu me rassures, car même si je ne prétends pas tout connaître du réalisateur, très loin de là même, je n’avais encore jamais entendu parler de ce film. Mais c’est très chouette de le découvrir grâce à toi, surtout en parallèle du livre, j’adore ça.
Je vais me relancer dans les Hitch avec ceux qui vont passer sur Arte la semaine prochaine.
Tout le monde s’est mis au Mois anglais !!
Il fait parti de la période anglaise du réalisateur qui est souvent moins connue et dont les films sont peu diffusés. Le cycle d’Arte tombe vraiment très bien et j’espère que vous allez me faire plein de billets hitchcockiens !
Effectivement voilà un film que je ne connaissais pas !
J’essaie pendant mon challenge de vous faire découvrir des films moins connus du réalisateur pour vous donner envie d’aller y voir de plus près !
Je l’ai vu, je ne me rappelle pas très bien de toute l’histoire. Je mélange un peu trois films, Sabotage, un autre qui s’appelait Saboteur et qu’on retrouve sous le titre La cinquième Colonne et Correspondant 17.
Sympta ton article, surtout suite au livre associé.
Les trois films en question datent de la même période et j’ai aussi tendance à me mélanger les pinceaux avec certains.
J’aime bien ta description de la première scène et de son intérêt… ça donne envie 🙂
C’est une scène qui est typique d’Hitchcock : elle montre sa virtuosité et met le spectateur dans la connivence.
Je le mets lui aussi dans ma liste de films à voir, mais quand je serai venu à bout du roman de Conrad.
Oui c’est mieux car même si l’intrigue du roman n’est pas complètement reprise, le film te dévoilerait en grande partie la fin.
Ca me donne envie de reprendre mes dvd d’Hitch et de les chroniquer. Je n’ai jamais vu ce film.
En voilà une bonne idée ! D’autant plus que Shelbylee m’a demandé de prolonger mon challenge. Alors à tes DVDs !
Je n’ai encore jamais vu de films d’Hitchcock mais je crois que « Les Oiseaux » va bientôt passer à la télé, ce sera une bonne occasion de découvrir ce réalisateur qui a l’air génial ! 😉
Arte s’est mis au mois anglais et au challenge Hitchcock avec un cycle du réalisateur au mois de juin. « Les oiseaux » fait partie de ces diffusions.
Coucou miss, amusant ! Je viens de publier aussi un billet sur 3 films d’Hitcock.
http://1001classiques.canalblog.com/archives/2013/06/08/26372993.html
Pour tes deux challenges en cours ! Cette histoire de sabotage m’intrigue, je continuerai à regarderait les films d’Alfred…
Il FAUT continuer à découvrir Alfred d’autant plus que le challenge se prolonge après le mois anglais pour faire plaisir à Shelbylee !
Tu me rassures en disant qu’il est peu connu car je n’en avais jamais entendu parler…Je te remercie d’autant plus pour cette découverte !
C’est un de ces premiers films et il ne passe jamais à la tv. J’essaie de vous parler de films peu connus pour vous donner envie d’explorer sa filmographie.
J’aime beaucoup sa période anglaise,notamment les 39 marches et Une femme disparait, j’ai déjà vu Sabotage mais il y a tellement longtemps que je ne m’en souviens plus du tout !
Je suis comme toi, mes deux préférés sont « Les 39 marches » et « Une femme disparaît ». J’avais déjà vu « Sabotage » mais je trouvais ça intéressant de le revoir après avoir lu le livre de Conrad.