La réalité est parfois difficile à affronter mais il faut savoir être honnête avec soi- même. Mon bilan plan Orsec en octobre est aussi bon que le bilan carbone du périph parisien un dimanche soir de retour de vacances. Un seul des six livres lus faisait partie de ma PAL. Autant vous dire qu’il va falloir que je me remue avant la fin de l’année pour réussir à régler le problème épineux (insoluble ?) de ma PAL !
Passons aux films du mois :
Mes coups de cœur :
Voici le deuxième biopic consacré à Yves Saint Laurent en moins d’un an. Je vous épargnerai les comparaisons puisque je n’ai pas vu le premier. Celui-ci est consacré aux années 1967-1976. Les années où l’entreprise YSL arrive à son apogée. Le travail du couturier est alors salué dans le monde entier. Paradoxalement, ce sont des années noires pour Yves Saint Laurent (Gaspard Ulliel). Trop de pression l’entraîne vers toujours plus d’excès, de drogue et de sexe (avec le magnétique Jacques de Basher (Louis Garrel) qui était également l’amant de Karl Lagarfeld). Saint Laurent est avant tout un artiste, un esthète que le commerce enfonce dans la dépression. Le film de Betrand Bonello est tout en va-et-vient entre l’enfance, la vieillesse et l’instant présent. Une construction subtile et très proustienne dont YSL était un fervent admirateur. Gaspard Ulliel est saisissant de justesse. Bertrand Bonello reconstitue formidablement bien une époque, une atmosphère (la musique y joue un rôle essentiel). Son film est intelligent, extrêmement bien construit et rend un vibrant hommage à un homme sensible et complexe.
Dans les années 20, le célèbre magicien Wei Ling Soo (Colin Firth) est mis à contribution pour démasquer une médium (Emma Stone). Cette dernière s’est installée dans une riche famille américaine du Sud de la France. Le magicien, de son vrai nom Stanley Crawford, tombe peu à peu sous le charme de la jeune femme. Le dernier film de Woody Allen est un véritable délice. Colin Firth incarne un personnage proche de celui de Mr Darcy dans la célèbre série BBC. Il est cynique, arrogant, snob et fait une déplorable demande en mariage. Emma Stone joue de son joli minois et de son charme pour adoucir le pessimiste patenté. Notre cher Woody réalise un film plein d’espoir, de lumière et d’esprit.
Geronimo, c’est le surnom de l’éducatrice (Céline Sallette) qui tente de faire son métier dans un quartier difficile du sud de la France. Lorsque le film s’ouvre, Nil, une jeune femme turque s’enfuit de son mariage arrangé. Elle part retrouver Lucky, son amoureux gitan. La guerre est déclarée entre les deux familles. Tony Gatlif nous offre sa vision de Romeo et Juliette et il s’approche de « West Side Story » par des scènes de combats chorégraphiés et mis en musique. Comme tous les films du réalisateur, c’est foutraque mais tellement vivant et énergique. Céline Sallette fait merveille, elle incarne avec force Geronimo. Un souffle de liberté et de musique bienvenu en ces temps tristounes.
Et sinon :
- « Bande de filles » de Céline Sciamma : Marieme est en échec scolaire et vit en banlieue parisienne. Elle s’occupe de ses deux sœurs pendant que sa mère travaille. Son frère, violent, vit de petits trafics. Marieme veut sortir de ce rôle imposé et pour ce faire elle rallie un groupe de trois filles exubérantes et castagneuses. Céline Sciamma filme toujours l’adolescence, ce moment où tout se noue. Ici elle choisit des filles contraintes par leur milieu social à n’être que de faibles femmes, des futures épouses et mères de famille. Comment grandir dans un milieu aussi violent et fermé qu’une cité de banlieue ? L’énergie débordante et le naturel des quatre jeunes actrices fait plaisir à voir. Malheureusement le film s’étire en longueur. Il aurait gagné à laisser plus ouverte la destinée de Marieme.
- « National Gallery » de Frederik Wiseman : Le documentariste nous entraine pendant plus de deux heures dans les coulisses du grand musée londonien. Aucun commentaire, aucune présentation du musée et de ce qui nous est présenté. Nous assistons à des visites guidées, des réunions de conservateurs, des restaurations de tableaux. Nous sommes au cœur de la vie du musée, de ses enjeux, de ses impératifs et de ses devoirs pédagogiques. C’est passionnant mais cela aurait gagné à être un peu plus court, certaines scènes sont un peu répétitives.
- « Near death experience » de Benoit Delépine et Gustave Kervern : Paul (Michel Houllebecq), père de famille et alcoolo notoire, se lève un matin avec la ferme intention de se suicider. Il enfourche son vélo, abandonne femme et enfants direction la Montagne Ste Victoire où les précipices ne manquent pas. Le dernier film de Kervern et Delépine est un sommet d’humour noir et de décalage. Michel Houllebecq est quasiment seul durant tout le film. Il soliloque, marmonne quelques pensées essentielles. L’écrivain offre à Paul son corps usé, fatigué, incarnant visuellement la dépression. Par moments réjouissant, à d’autres un peu long, « Near death experience » n’est pas le meilleur film du duo grolandais mais la prestation de Michel Houllebecq vaut le détour.
Je trouve ça pas si mal du tout !!! Tu as vu beaucoup de films et on ne peut pas être partout ! 😉
Le problème n’est pas le nombre de livres lus mais le fait qu’ils ne viennent pas de ma PAL !!! 😉
St Laurent (j’adore L. Garel) et le film de Woody Allen me tentent beaucoup en revanche malgré le bien de que tu dis de houlelbecq, le dernier ne me tente pas du tout ( a priori, je sais). Un beau bilan (comparé au mien !)
Maggie, je tiens à te le préciser tout de suite : pas touche à Louis Garrel ! Tu devrais beaucoup aimé « St Laurent » et encore plus le Woody Allen. Tu as de quoi occuper tes soirées !
Quelle activité. J’ai hésité à aller voir bande filles.
Il y a une énergie incroyable dans « Bande de filles », un vrai parti pris cinématographique mais c’est vrai que la fin s’étire trop à mon goût.
Les critiques étaient un peu mitigées mais la bande annonce était vraiment sympa.
Malgré la fin, je te conseille quand même d’y aller si tu en as l’occasion.
Pas encore fait le mien ! Bonnes lectures à venir 😉
Le tien doit être terrifiant comme d’habitude ! Tu dois lire vite, chanceuse !
Je lis vite mais bon, j’ai pas cartonné non plus ce mois-ci.
Serais-tu humaine ma Belette ? 😉
Certains mois, oui… 8 livres seulement, mais plein de bédés que je ne compte pas dans mes bilans 😉