« Un dernier moment de folie » est un recueil de nouvelles publié de manière posthume. En plus d’être un immense romancier, Richard Yates était également un excellent novelliste.
L’Amérique des années 50 est une nouvelle fois passée sous l’œil d’entomologiste de Yates. La guerre est bel et bien finie mais elle imprègne toujours le quotidien de ceux qui en sont revenus. Certains ont des difficultés à retrouver une vie normale. Leurs corps restent marqués, blessés. Comme Yates lui-même, certains font de longs séjours en sanatorium (« Une aventure clinique », « Voleurs »). D’autres sont en convalescence à domicile comme dans « Un ego convalescent ». Mais la maladie questionne leur place dans la société, leur rôle d’homme fort et performant. L’Amérique des années 50 veut balayer la guerre et ses traumatismes pour mieux se reconstruire et s’imposer. Mais les hommes en costumes gris qui doivent chaque jour aller conquérir le monde, sont pétris de doute et de souvenirs traumatisants.
Et la vie privée n’a rien de réjouissant. Que ce soit pour les hommes (« Le contrôleur ») ou pour les femmes (« Une soirée sur la Côte d’Azur »), l’amour n’est qu’une vaste désillusion, un jeu de dupes où l’on est certain de perdre. Néanmoins, Richard Yates peut parfois échapper à son pessimisme noir. La dernière nouvelle du recueil, « Un ego convalescent », se termine sur une étonnante note d’espoir et de bonheur.
Au cœur de « Un dernier moment de folie » est la désillusion, le désespoir d’hommes et de femmes qui ne trouvent pas leur place dans l’Amérique conquérante de l’après-guerre. Un superbe recueil de nouvelles qui concentre les thématiques classiques de Yates et culmine avec une nouvelle un peu à part puisqu’elle se passe pendant la guerre. « Des cloches dans le petit matin » est un bijou de nouvelle, courte et percutante.
Merci aux éditions Robert-Laffont qui m’offrent une nouvelle fois le plaisir de lire ce grand auteur américain.
Tu es très tentante tu sais !
Merci, je suis la VRP des romans de Yates, j’essaie de vous donner envie de vous jeter dessus !
Jamais lu cet auteur que tu aimes tant, et j’aime ce que tu racontes, une Amérique déchirée.
La thématique de l’Amérique d’après guerre est vraiment le centre de son travail. On tente d’oublier la guerre et on le fait en réussissant socialement. Mais les hommes ne sont pas des machines.
Rhaaa si je n’en avais pas autant à lire, je l’aurais demandé ! Tentatrice ! 😉
Quel dommage que tu n’aies pas le temps de lire mon cher Yates…. Tristesse je suis….
Ho Titine, non, je ne veux pas te rendre triste ! Je suis en plein dans mon Fitz…et d’autres attendent mais j’y reviendrai à TON Yates !!! 😉
Heureusement que tu lis Fitz, ça me réconforte !!!
J’ai toujours pas lu mon Yates ! Mais dès que je l’aurai lu peut-être que j’aurai envie comme toi de continuer ma lecture avec ces nouvelles… Mais c’est comme Wharton, c’est toujours mélancolique non ?
Je trouve Yates encore plus désespéré que ma chère Edith ! J’attends ton avis !
Rhooo, des nouvelles américaines ! Forcément je suis très, très, très tenté !
De belles nouvelles américaines même !!! J’avoue ne pas être très objective lorsqu’il s’agit de Yates…
J’ai envie de lire Yates depuis longtemps. Ces nouvelles pourraient être un bon point de départ.
Ce recueil est sans aucun doute une belle manière de commencer à lire Yates puisqu’il concentre ses thématiques principales.