« Nous sommes tous des féministes » est un texte court tiré d’une conférence de décembre 2012 pour un colloque sur l’Afrique. Chimamanda Ngozi Adichie aborde le thème du féminisme, sur les rapports homme/femme notamment au Nigeria d’où l’auteur est originaire. Si le texte n’apporte pas d’idées nouvelles au débat, il a pour effet de nous faire aussi réfléchir sur la situation de la femme en occident. « Trêve d’ironie, cela montre à quel point le terme féministe est chargé de connotations lourdes et négatives. » On constate que cela est bel et bien valable également en Europe où le féminisme est toujours synonyme de détestation des hommes, de futilité et de revendications hystériques.
Chimamanda Ngozi Adichie parle par exemple des femmes célibataires mal vues à partir d’un certain âge et ne pouvant pas sortir en toute indépendance au Nigeria. Certes la deuxième partie de la phrase n’est heureusement plus d’actualité en Europe. Mais il suffit d’écouter son entourage lorsque l’on est une femme célibataire de 35 ans et plus pour comprendre que la situation est toujours socialement problématique voire anormale.
Lire ce texte court de Chimamanda Ngozi Adichie permet de se rappeler le chemin parcouru par les générations de femmes qui nous précèdent. Nous avons acquis de l’indépendance, de l’assurance mais il reste des combats à mener (comme celui de l’égalité des salaires à poste égal). L’auteur souligne également bien l’importance de l’éducation dans cette question de l’égalité homme/femme.
La deuxième partie du livre est une nouvelle intitulée « Marieuses ». Chinaza Agatha Okafor a épousé au Nigeria, un homme qu’elle ne connait pas. Ses parents l’ont choisi pour elle, il est médecin et vit aux États-Unis. Il vient de New York pour se marier et ramener sa femme. Une fois chez lui, il demande à son épouse d’oublier ses origines en ne parlant que l’anglais et en adoptant les mœurs locales. Agatha sympathise avec la voisine de dessous qui lui ouvre des perspectives, lui donne des envies d’indépendance. Mais une découverte va bloquer les espoirs d’Agatha. J’ai beaucoup aimé cette nouvelle qui reprend le thème du féminisme avec subtilité et intelligence. Le ton est plein de déception, d’espoirs trahis et s’achève sur un sentiment prononcé d’amertume. Une nouvelle qui donne envie de découvrir l’auteur.
Merci aux éditions Folio.
J’ai découvert cet auteur récemment avec Americanah et j’ai vraiment aimé. Son discours est intéressant et elle a beaucoup d’humour.
Je ne la connaissais pas avant d’entendre parler d' »Americanah », cette sortie m’a du coup intriguée.
Je veux absolument le lire celui-là !
Je me doute ! La nouvelle est vraiment bien.
Je note pour la nouvelle plutôt que pour l’essai car je suis toujours autant enchantée de ma lecture d’Americanah !
Oui, la nouvelle est vraiment très bonne. La partie essai est plus classique, elle développe néanmoins son discours avec beaucoup d’humour.