« Une tâche épuisante, vieillir. C’est comme être un bébé, mais à l’envers. Dans la vie d’un nourrisson, chaque jour représente une nouvelle acquisition ; et pour les vieux, chaque jour représente une nouvelle petite perte. On oublie les noms, les dates ne signifient plus rien, les évènements se confondent, les visages s’estompent. La petite enfance et la vieillesse sont des périodes harassantes. » Mrs Palfrey arrive à l’Hôtel Claremont de Cromwell Road un dimanche pluvieux de janvier. Veuve ne pouvant plus rester seule chez elle, elle décide de s’installer dans cet hôtel où de nombreuses personnes âgées viennent vivre. L’Hôtel Claremont finit par ressembler à une anti-chambre de la maison de retraite ou pire, il s’avère parfois être la dernière demeure de ses locataires. Cela ne plaît guère au patron qui préfèrerait une autre clientèle. Toute une petite société s’organise : Mrs Post et sa timidité maladive, Mr Osmont et ses blagues grivoises, Mrs Burton l’alcoolique flamboyante, Mrs Arbuthnot et ses médisances. Mrs Palfrey craint terriblement le jugement de cette dernière. Ne voulant se montrer faible et admettre que son petit-fils ne vient jamais la voir, Mrs Palfrey fait passer Ludo, un jeune homme croisé dans la rue, pour son petit-fils et l’invite à l’Hôtel Claremont.
C’est grâce à Emjy que j’ai découvert ce court roman de Elizabeth Taylor et j’ai été enchantée par ma lecture. C’est avec beaucoup de délicatesse, de tendresse et d’humour que l’auteur dépeint la vieillesse. Mrs Palfrey est un personnage très attachant. Malgré son arrivée à l’Hôtel Claremont, elle essaie de garder sa dignité, un certain standing pour résister à la vieillesse et à la solitude. La fille de Mrs Palfrey habite en Ecosse et son petit-fils Desmond est trop occupé par son au travail British Museum pour penser à tenir compagnie à sa grand-mère. Fort heureusement, Mrs Palfrey rencontre Ludo, un jeune écrivain sans le sou qui prend plaisir à être en compagnie de la vieille dame. Lui aussi est seul, loin de sa mère excentrique. Deux solitudes se rencontrent et s’unissent pour quelque temps, pour se réchauffer. Cette relation est très touchante et ne tombe jamais dans la mièvrerie ou les bons sentiments. Elizabeth Taylor a l’art de croquer ses personnages et la galerie des résidents de l’Hôtel Claremont en est la preuve. Fantaisiste, renfermé, dominateur, chacun tente finalement d’oublier que la fin approche et de sauver la face.
« Mrs Palfrey, Hôtel Claremont » est le joli et tendre portrait d’une femme arrivant au crépuscule de sa vie et qui tente de combler la solitude inhérente à la vieillesse.
Mon préféré de l’auteur! Merci de présenter cette lecture.
Je n’avais pas encore essayé Elizabeth Taylor mais je suis très contente de cette première lecture.
Un petit roman anglais qui me changerait de mes habitudes.
Un petit roman qui a l’air léger en apparence mais qui dit des choses dures sur la vieillesse.
Je ne compte plus les belles découvertes faites grâce à Emjy 🙂
Celui-ci à l’air également bien sympathique. Ça met fait penser à « Toute Passion Abolie » non?
Emjy est une mine pour les livres, les period dramas ! Elle donne toujours plein d’envies ! Il est plus sombre et plus dur que « Toute passion abolie » quand même.
Je n’ai encore jamais lu cette auteure (j’ai pourtant « Angel » dans ma bibliothèque). Et comme Alice dans le précédent commentaire, j’allais dire que ton billet m’évoque « Tout passion abolie » que j’avais adoré 🙂
J’avais eu envie de lire « Angel » après le film d’Ozon et je suis passée à autre chose. Enfin, je découvre cet auteur et je pense que le prochain que je lirai d’elle sera « Angel ».
Il faut lire Angel ! Ca a été un gros coup de coeur pour moi. Il faut que je lise d’autres titres de l’auteur.
Oui, oui, oui, c’est noté ! Encore plus maintenant que je sais que c’est un de tes coups de coeur.
Je suis tentée, je note.
J’espère que tu aimeras.
Chouette, je l’ai dans ma PAL (mais depuis bien longtemps…)
J’espère que tu aimeras autant que moi, j’ai trouvé ce roman particulièrement délicat et je suis ravie d’avoir enfin découvert Elizabeth Taylor.
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