La famille Cameron s’apprête à passer ses vacances à Bournemouth. Charles, le fiancé de Judy, doit les accompagner. Mais les plans de la famille vont être largement modifiés lorsque Judy découvre un tableau dans une galerie de Regent Street : « Elle n’avait pas encore compris qu’elle regardait ce tableau, mais soudain Regent Street s’était évanouie, et aussi le bourdonnement de la rue. Tout avait disparu, tout, et il ne restait devant elle que cette grande montagne sombre et pourpre, dont la silhouette déchiquetée se détachait brutalement sur un ciel froid et tourmenté et dont la cime était perdue dans les nuages. (…) Ce paysage avait une beauté sévère et orageuse un peu effrayante, mais qui en même temps satisfaisait pleinement l’esprit par sa perfection. Il y avait en lui on ne savait quoi d’achevé et de fatal. » Judy met une annonce dans le journal pour retrouver le lieu fascinant peint sur le tableau. C’est ainsi que la famille Cameron se rend en Écosse au lieu du bord de mer. Glen Suilag se situe dans les Highlands et est la propriété de Ian Macdonald. Une étrange sensation s’empare de Judy dans cette vallée sauvage et isolée. Il lui semble déjà connaître parfaitement l’endroit et Ian Macdonald.
« L’appel du passé » m’a beaucoup fait penser au premier roman de Daphné du Maurier intitulé « L’amour dans l’âme ». J’ai retrouvé chez Elizabeth Goudge, la dimension fantastique utilisée par du Maurier. L’histoire de Judy et de Ian échappe à la notion de temps et à la mort elle-même. L’amour se poursuit en abolissant les siècles. Il s’agit plus ici de réincarnation, ce qui n’était pas la thématique de « L’amour dans l’âme ». Cette idée va nous entraîner jusqu’à 1745 au moment de la bataille de Culloden et de la dernière tentative des Stuart pour regagner les trônes d’Écosse et d’Angleterre. Cette partie est le cœur du roman qui en contient trois et c’est le moment le plus réussi du livre.
Le roman d’Elizabeth Goudge est presque un roman gothique, il est en tout cas d’un romantisme échevelé ! Comme je l’ai dit plus haut, l’histoire d’amour entre Judy et Ian est totalement passionnelle et fusionnelle. Les deux personnages sont aimantés littéralement l’un par l’autre dès le premier regard. Mais cela les tourmente, les questionne. Le paysage et la météo écossais sont à l’unisson des âmes agitées de Judy et Ian. Elizabeth Goudge crée une ambiance sombre, inquiète à laquelle s’ajoute un mystère celui de la fenêtre du milieu (titre original du roman) du salon qui est condamnée sans que l’on sache pourquoi.
« L’appel du passé » fait partie des premiers écrits de Elizabeth Goudge et cela se sent par quelques maladresses et facilités. Mais le mystère de la fenêtre du milieu m’a tenue en haleine et les paysages écossais sont magnifiquement décrits.
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J’ai, depuis des années, « l’arche dans la tempête » à lire de cette auteure mais n’ai encore jamais sauté le pas… Why not cette année ? 🙂
Je n’ai lu que « Le pays du dauphin vert » mais j’ai très envie de lire « L’arche dans la tempête » qui a l’air très bon.
Je ne connais pas cette auteure mais ta présentation à l’air très prometteuse … Je note !
Je te conseille plutôt de commencer par un autre titre, je ne pense pas que celui-ci soit le meilleur. Tu as « Le pays du dauphin vert » ou « L’arche dans la tempête » qui sont sortis en France chez Phébus.