Bilan livresque et films d’août

Août

Un mois d’août qui se tourne déjà vers le mois américain et qui ne comporte aucune fausse note. La série de livres de qualité continue et je me régale !

Deux très jolis films durant ce mois d’août :

L_Economie_du_couple

Marie et Boris se séparent. En attendant que Boris ait les moyens de se reloger, il vit toujours dans leur maison avec Marie et leurs jumelles. Les parents ont institué des règles sur les soirées passées avec les filles, sur la division du frigo, sur les achats faits aux enfants.  Mais comment réussir à faire une garde partagée lorsque l’on vit sous le même toit ? Et la situation ne sera réglée que lorsque Boris aura obtenu la moitié du prix de la maison ce que Marie lui refuse. Celle-ci, d’un milieu aisé, a apporté les fonds pour acquérir la maison mais Boris y a fait de nombreux travaux ce qui pour lui a autant de valeur. Joachim Lafosse piège ses personnages dans un huis-clos, on ne sort quasiment pas de la maison au cœur des disputes du couple. Le délitement du couple de Marie et Boris passe par des discussions d’argent mais c’est la place de chacun dans le couple qui est véritablement interrogée mais aussi le sens des responsabilités de chacun face aux enfants. Bérénice Béjo et Cédric Kahn incarnent à la perfection ce couple à la dérive et sont l’un des grands intérêt de ce film. Moins réussi que « A perdre la raison », Joachim Lafosse excelle néanmoins encore dans ce film à explorer les failles, les points de rupture.

Stefan_Zweig_Adieu_l_Europe

Après avoir fui son pays en 1934 et vécu à Londres, Stephan Zweig arrive au Brésil en 1936. Il y est accueilli en grandes pompes avec sa deuxième femme Lotte. La réputation de l’écrivain est immense et il sera invité à différents endroits du pays pour faire des conférences. Il va également à New York en 1941 où il retrouve sa première femme et quelques amis. Il finit par s’installer à Petropolis où il fêtera ses 60 ans, son tout dernier anniversaire avant son suicide en février 1942. Maria Schrader, la réalisatrice, choisit de nous montrer quatre moments de l’exil de Stephan Zweig, quatre chapitres où l’on voit l’auteur épuisé, à bout de force. Le Brésil ne pouvait l’accueillir mieux, l’auteur l’appelle le pays de l’avenir mais on sent qu’il est resté là-bas en Europe. La scène de la découverte des corps de l’écrivain et de sa femme, tout en jeu de miroirs,  est admirable d’émotion et de délicatesse. Josef Hader incarne l’écrivain avec une mélancolique prégnante, un détachement saisissant.

Et sinon :

  •  Guibord s’en va-t-en guerre de Philippe Falardeau : Le Canada doit-il rentrer en guerre au Moyen Orient ? Le parlement doit en décider et suite à la défection de l’un de ses membres, la décision finale revient à un élu d’une petite province et ancien joueur de hockey : Guibord. Il décide d’organiser un referendum auprès de ses administrés.  Il sera aidé par Souverain, un  nouveau stagiaire venu d’Haïti. Le pauvre Guibord voit rapidement le débat national se perdre dans les intérêts locaux de chacun. Lui-même n’est pas complètement au clair sur la décision à prendre. Le film de Philippe Falardeau est une comédie caustique sur les enjeux du pouvoir, la corruption, la complexité du système politique canadien. Le film est rythmé et porté par Patrick Huard au mieux de son talent comique.
  • Florence Foster Jenkins de Stephen Frears : Florence Foster Jenkins ne sait pas chanter, c’est même la plus piètre des cantatrices. Et pourtant elle organise des récitals et va même se produire à Carnegie Hall. La musique est la passion de sa vie. Le biopic de Stephen Frears observe les dernières années de la vie de ce personnage qui avait également inspiré Xavier Giannoli pour « Marguerite ». Beaucoup plus sage et classique que le film du français, le film de Stephen Frears est néanmoins plaisant à regarder. Cela est essentiellement du aux deux hommes qui entourent la cantatrice : son mari magistralement interprété par Hugh Grant qui allie sens du comique et émotion et son pianiste qui révèle le talent de Simon Helberg. Tous les deux volent sans conteste la vedette à Meryl Streep.
  • Moka de Frédéric Mermoud : Diane a perdu son fils qui a été renversé par une voiture. Depuis, elle n’a qu’une idée en tête : retrouver le chauffard qui abandonna son enfant au bord de la route. Rien à reprocher aux deux actrices en tête d’affiche, Emmanuelle Devos et Nathalie Baye sont comme toujours parfaites. C’est d’ailleurs leurs prestations qui nous tiennent pendant le film car pour un thriller, « Moka » manque singulièrement de suspens. Le film manque de rythme et la dernière scène lacrymale au possible aurait pu être évité. Pas désagréable mais néanmoins pas indispensable.

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9 réflexions sur “Bilan livresque et films d’août

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