Un accident sur l’autoroute: Patrick Martin reprend conscience en contrebas de la route. Sa femme n’a pas survécu à l’accident. Mais Patrick considère qu’il ne s’agit pas d’un accident. C’est ce qu’il explique à la police, au commissaire Durantal. Le couple aurait été poursuivi depuis la station service par deux jeunes arabes. Ces derniers leur auraient tiré dessus. Le commissaire n’est pas convaincu par le témoignage de Patrick. Aucune trace de balles n’a été retrouvée sur le lieu de l’accident. Sachant qu’un sniper sévit sur l’autoroute depuis quelques temps, Patrick Martin n’aurait-il pas imaginé les coups de feu ? Et pourquoi le sniper s’en prendrait-il à ce couple de blancs alors que jusque là il ne tuait que des arabes ?
« Pur » d’Antoine Chainas est un roman d’anticipation mais qui finalement n’est pas si éloigné de notre réalité. La France de « Pur » est celle de la ségrégation sociale. Les plus riches sont enfermés dans des propriétés fermées, protégées et perpétuellement sous surveillance. Pour y habiter, il faut répondre à un questionnaire précis, il faut être sans tâche. La fracture sociale est belle et bien consommée. Les pauvres sont relégués dans les quartiers périphériques, loin des lieux de résidence des privilégiés.
Cette discrimination sociale et aussi raciale est savamment entretenue par les médias et les politiques. Le fait divers de Patrick Martin va être exploité pour exacerber les violences entre les communautés. Les extrémistes sont encouragés à laisser libre court à leur haine. La police, la mairie sont corrompues et manipulent tout le monde. Les thématiques d’Antoine Chainas sont extrêmement politiques et la société qui nous est présentée ne nous est pas complètement étrangère. La montée des extrêmes, les manipulations des faits divers à des fins électoralistes, les différences sociales accrues donnent au roman une troublante et inquiétante vérité.
Roman choral à l’écriture clinique, « Pur » nous montre une réalité glaçante où l’appartenance à une classe termine le cadre de vie. Un roman noir, bien mené, qui rend compte d’une société, d’un pays sur le fil du rasoir.
J’avais bien aimé, notamment la thématique, mais j’ai trouvé ce titre moins fort et moins dense que d’autres du même auteur, comme Versus ou Une histoire d’amour radioactive, qui ont été de vraies claques !
Je note les titres dont tu me parles, « Pur » m’a donné envie de découvrir d’autres oeuvres de son auteur.
Je n’ai pas trop accroché, je n’ai aimé ni l’écriture, ni les personnages, ni l’ambiance… euh, ça fait beaucoup, non ? 😉
Oups, moi qui avait envie de le lire ! Douchée à froid ! 😆
Mais ne t’inquiète pas ma Belette, je ne fais pas de challenge roman noir !!!
Qui sait, un jour tu pourrais nous le faire, ce challenge ! 😀
Oui effectivement, ça fait un peu beaucoup pour un seul roman !!! 😀
Je l’ai trouvé très froid !
Oui, c’est vrai, l’écriture est très froide, très clinique mais je trouve qu’elle colle bien avec l’ambiance de ces propriétés protégées et surveillées.
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