Tu sais ce qu’on raconte, le môme Gabory est de retour en ville. C’est ainsi que débute la rumeur. Chacun pense l’avoir vu. Chacun a un avis sur la raison qui l’a fait partir : un accident de la route qui a coûté la vie à une adolescente. Le fils Gabory est-il responsable ou non ? Que revient-il faire alors que sa famille n’habite plus dans la région ? Les questions se multiplient, la rumeur enfle, la tension monte de plus en plus.
« Tu sais ce qu’on raconte… » est une formidable bande-dessinée qui démonte le mécanisme de la rumeur. L’excellente idée de cette BD est de faire parler les habitants de la ville d’une seule et même voix. Chaque propos d’un habitant poursuit ou rebondit sur ce qu’a dit le précédent. Chacun a un avis définitif sur la question et tient à l’exprimer aux autres même s’il ne connaît rien à l’affaire. Les propos contradictoires montrent à quel point la rumeur est alimentée par les fantasmes, les peurs, les aigreurs des uns et des autres. La rumeur prend la place de la vérité et emporte tout sur son passage. Les protagonistes de l’affaire ne sont plus là mais qu’importe, cela n’empêche personne de parler. C’est d’autant plus symptomatique dans une petite ville de province. Tous les habitants se connaissent plus ou moins. Chacun pense connaître la vie de ses voisins.
Avec une palette de tons réduits et un dessin rapide, « Tu sais ce qu’on raconte… » fait mouche. La tension monte progressivement et nous tient en haleine. La bande-dessinée se lit rapidement, trop même car j’aurais aimé qu’elle dure plus longtemps tant son ton est juste.
je l’ai trouvé très efficace aussi !
C’était une belle découverte !
Ca c’est chouette comme sujet. Je note! belle journée à toi
Oui, le sujet est traitée de manière très originale.
Là, je note, on ne sait jamais 🙂
Oui, une BD ça ne mange pas de pain !!!
Les bédés sont devenues chères aussi 😀
C’est vrai, c’est pourquoi je les prends souvent en bibliothèque.
Je fais ça aussi.
Pingback: Bilan livresque et films de novembre | Plaisirs à cultiver