La bande-dessinée de Virginie Greiner et Daphné Collignon choisit de nous montrer un moment clef dans le vie de Tamara de Lempicka : l’apogée de sa carrière de peintre alors que son mariage avec Tadeusz Lempicki se défait.
Tamara de Lempicka est l’incarnation des années folles et de l’art déco. D’origines polonaises, Tamara grandit à St Pétersbourg. Elle fait partie de la bonne société russe et fait un bon mariage. La révolution bolchévique l’oblige à quitter la Russie. A Paris, c’est elle et sa peinture qui font vivre sa famille. Elle fréquente les soirées mondaines, les réceptions pour se faire connaître et obtenir des commandes de portraits. Elle devient l’amie de Gide, Cocteau, Gabriele d’Annunzio. Elle devient de plus en plus libre et indépendante ce qui déplaît fortement à son mari.
La bande-dessinée montre parfaitement l’atmosphère des années folles, les excès, le champagne, la liberté sexuelle et la légèreté de vivre après les terribles heures de la première guerre mondiale. Tamara incarne tout cela, elle est ouvertement bisexuelle, fréquente les cercles saphiques et va dans les cabarets de travestis avec Gide. Mais Tamara est un être complexe et tient également à sauver les apparences auprès de ses domestiques. Elle est chaque matin dans le lit conjugal. Elle tient également à être présente pour sa fille Kizette.
La bande-dessinée met également en lumière de Tamara de Lempicka qui était une travailleuse acharnée. Son art reflète le désir et pour cela elle cherche le modèle idéal dans tout Paris. Sa peinture néo-cubiste est faite de forts contrastes de lumière, de couleurs vives et saturées, la technique est très lisse, glacée. La bande-dessinée se clôt sur son nu le plus célèbre « La belle Rafaëlla » qui montre l’apogée de sa quête esthétique.
J’ai beaucoup aimé le dessin de Daphné Collignon tout en nuances sépia et dans un style très art déco. Les années folles prennent chair sous son crayon. Les visages en gros plan sont splendides et les personnages très incarnés.
« Tamara de Lempicka » est une bande-dessinée particulièrement réussie tant au niveau de son intrigue que de son graphisme. Tamara de Lempicka est l’incarnation des années folles qu’elle a vécu à 200%. La bande-dessinée rend magnifiquement compte de cette époque bouillonnante et de la formidable liberté de cette artiste. Pour compléter la bande-dessinée, un dossier documentaire se trouve à la fin de l’album et présente en détail la vie et l’oeuvre de l’artiste.
Je le note ! J’adore cette artiste
Je ne suis pas forcément fan de ses tableaux mais elle avait une personnalité très intéressante.
Moi j’adore cette période mais elle ne plait pas à tout le monde 😊
J’adore également la période, je ne suis juste pas très sensible à l’esthétique des peintures de Lempicka, c’est un peu trop glacé à mon goût !
Comme toi, j’avais beaucoup aimé cette bande dessinée. Une vraie réussite et le dessin de Daphné Collignon est très beau. J’ai hâte de voir ce que son adaptation de Calpurnia va donner.
Oui, cette BD est vraiment réussie sur le fond et la forme, j’ai trouvé le dessin magnifique.