Dans la petite commune de Boïarchtchina, dans les années 1850, vit Mikhaïlo Egorytch Zador-Manoski et sa jeune épouse Anna Pavlovna. Celle-ci semble dépérir et profondément triste. Manovski reproche à sa femme le peu de dot donné par son père et se montre grossier et brutal avec elle. Souffreteuse, Anna s’enferme sur elle-même. Une rencontre va bouleverser la vie de la jeune femme. Lors d’une fête organisée chez le maréchal de la noblesse, Anna retrouve un jeune homme qu’elle a aimé avant d’épouser son mari : Valerian Aleksandrytch Eltchaninov. Après la mort de sa mère, il a quitté St Pétersbourg pour venir s’occuper de la propriété familiale laissée à l’abandon. Lui aussi était follement amoureux d’Anna. Ses retrouvailles pourraient aider Anna à se sortir des griffes de son mari. Mais le comte Youri Petrovitch Sapega s’intéresse également de très près à Anna Pavlovna et risque bien de contrarier le destin des amoureux.
« Le destin d’Anna Pavlovna » a été écrit en 1847, interdit à la censure et finalement publié en 1858. Il est pour la première fois traduit en français et on peut remercier les ateliers Henry Dougier pour la découverte de ce contemporain de Tourgueniev. Le roman d’Alekseï Pisemski est très mélodramatique, très théâtral avec ses nombreux dialogues et son unité de lieu (le titre originel du roman était « Boïarchtchina » où toute l’intrigue se déroule). L’auteur étudie, à travers le destin d’Anna Pavlovna, la petite société qui réside dans cette bourgade du Nord de la Russie du tsar Alexandre II. Ce sont les propriétaires terriens qui intéressent Pisemski. Ceux dont on compte la fortune en fonction du nombre de serfs qu’ils possèdent. Loin de l’agitation de Moscou ou de St Pétersbourg, les habitants s’ennuient et manquent d’occupation. Ils ne leur restent plus que les commérages pour remplir leurs journées et le marivaudage. Et Anna Pavlovna en sera la première victime et sera au centre des discussions de ses voisins. Pisemski dénonce cette classe sociale oisive, imbue d’elle-même. Anna Pavlovna est un personnage extrêmement romantique, idéaliste et naïf. Elle sera victime de la mesquinerie de sa classe sociale. On comprend mieux à la lecture du roman pourquoi celui-ci fut interdit de publication. Les propos de l’auteur sont mordants avec cette petite noblesse de province.
« Le destin d’Anna Pavlovna » m’a permis de découvrir un auteur russe du XIXème siècle qui, avec une plume acide, dénonce les mœurs d’un petit village de province.
Intéressant mais je n’en ferai pas une priorité 😉
Je comprends, ce n’est pas le livre du siècle mais il est très plaisant à lire et il est très russe !
Je ne connaissais pas. Merci pour la découverte. Je le note et je l’emprunterai si je le trouve à la médiathèque.
Je t’en prie, il est sorti en catimini ce roman. Je l’avais repéré chez Gibert et il est venu tout seul dans la hotte du père Noël !!!
ça m’a l’air intéressant, mais parfois tous ces noms difficilement lisibles ou prononçables ça me bloque un peu.
Tu n’es pas la seule à dire ça mais je dois avouer que je n’ai jamais eu de mal à retenir les noms russes dans les romans !