Numéro 11 de Jonathan Coe

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Lors d’une visite chez ses grands-parents , Rachel croise le chemin d’une étrange femme qu’elle nomme « la folle à l’oiseau » car elle se promène avec un faucon. Quelques années plus tard, elle séjourne à nouveau chez ses grands-parents accompagnée de son amie Alison. Les deux enfants vont chercher à en savoir plus sur « la folle à l’oiseau ». Ce qu’elles vont découvrir et vivre durant ce séjour vont les marquer pour le reste de leurs vies.

Il est difficile de s’étendre plus longuement sur le résumé de « Numéro 11 », le dernier roman de Jonathan Coe. Le roman présente effectivement une myriade d’intrigues et de personnages au travers de cinq grandes parties. Il semble au départ que les histoires ne se recoupent pas mais en réalité un fil rouge les sous-tend. Elles possèdent également plusieurs points communs. Le numéro 11, tout d’abord, qui peut être le 11 Downing Street, ou un numéro de bus, ou encore le nombre d’étages qu’une famille richissime se fait construire en sous-sol. L’amitié entre Rachel et Alison est un autre point commun. On croise les deux personnages à différentes périodes de leurs vies et dans des situations variées. Elles sont parfois des personnages secondaires, parfois elles n’apparaissent pas du tout comme dans « Le prix Winshaw ». Et voici encore un point commun à une partie des histoires racontées ici par Jonathan Coe : la famille Winshaw qui relie « Numéro 11 » à « Testament à l’anglaise », le roman qui a fait connaître le romancier anglais.

« Numéro 11 » n’est pas à proprement parler une suite de ce roman mais sans doute est-ce le livre qui rappelle le plus le formidable « Testament à l’anglaise ». On retrouve donc la terrible famille Winshaw, ou ce qu’il en reste, et cela permet à Jonathan Coe de revenir à la satire sociale. Nous sommes ici à l’ère de Tony Blair et la critique se fait mordante. Il faut dire que la société contemporaine a plus d’un travers : surexposition dans les médias ou les réseaux sociaux, travail clandestin, participation de l’Angleterre à l’intervention des USA en Irak, ultra-libéralisme, aggravation des inégalités. Le sous-titre du roman, « Quelques contes sur la folie des temps », n’a pas été choisi au hasard !!! Jonathan Coe retrouve un humour grinçant et souligne l’absurdité de notre monde. Le plus marquant étant les fameux onze étages en sous-sol où se trouveront piscine, coffre-fort, petits personnels, etc… Jonathan Coe accentue ici un véritable travers, le règlement de l’urbanisme londonien empêche en effet de développer les maisons en hauteur, il faut donc se mettre à creuser si l’on veut augmenter sa surface habitable ! L’argent peut tout acheter et peut tout permettre. S’ajoute à la satire, une petite pointe de fantastique qui rajoute à l’étrangeté à ce roman parfaitement mené.

Jonathan Coe est l’un de mes écrivains préférés et « Numéro 11 » fait partie de ses meilleurs romans. Ce livre est une réussite tant sur le fond que sur la forme. Il offre une satire mordante et juste de l’Angleterre contemporaine. Des retrouvailles avec Jonathan Coe extrêmement réjouissantes !

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33 réflexions sur “Numéro 11 de Jonathan Coe

  1. Pingback: Testament à l’anglaise, Jonathan Coe | Le livre d'après

  2. Il a l’air très bien, je le note. J’attendrai sa sortie en poche. Ce sera parfait dans quelques mois pour prolonger « Testament à l’anglaise ». Je viens justement de lire un article sur les sous-sols des riches maisons londoniennes, dont certains sont tellement démesurés que les maisons s’effondrent…!

    • Il est déjà sorti en poche chez Folio. Oui, il sera un parfait prolongement au « Testament à l’anglaise », il est dans la même veine de critique de la société anglaise. Tu verras quand tu le liras, cette histoire de construction en sous-sol est un des ressort de l’histoire.

  3. Ce qui confirme qu’il faut que je lise cet auteur : j’ai commencé l’année dernière ou il y a deux ans (je ne sais même plus) avec un recueil de nouvelles (Désaccords imparfaits) que j’ai bien aimé même si beaucoup trop court pour apprécier pleinement. J’ai justement emprunté Testament à l’anglaise donc je verrai ce que j’en pense et si j’aime, je sais avec lequel continuer grâce à toi ^^ Merci !

    • C’est un des mes auteurs favoris. Je l’ai découvert avec « Testament à l’anglaise » et depuis je guette la sortie de chacun de ses romans !

    • Comme toi, j’ai quasiment tout lu de Coe et celui-ci figure également dans mes préférés de l’auteur. J’adore quand il est dans sa veine sociale et sociétale.

    • Oui, d’autant plus qu’il est revenu à ce que je préfère chez lui : la critique de la société anglaise avec tout l’humour grinçant qu’on lui connaît.

  4. mais il faut avoir lu testament anglais avant ?..en tout cas il faudrait que je lis du Jonathan Coe, un jour….;)

    • Non, tu n’as pas besoin d’avoir lu le premier pour apprécier celui-ci. Ce sont surtout des clins d’oeil à « Testament à l’anglaise » et on trouve le ton de ce roman.

  5. J’avais beaucoup aimé testament à l’anglaise et depuis, je n’ai pas relu de Jonathan coe. Je note la référence de celui-ci et je me laisserai tenter si je le croise dans les rayons de ma bibliothèque.

  6. Merci pour cette participation avec un auteur qui nous tient à coeur 🙂 J’avais mis de côté ce roman dont j’avais commencé la lecture et je souhaitais m’y remettre ce mois-ci. Tu me donnes définitivement envie de m’y replonger, même si contrairement à toi je n’ai pas encore lu « Testament à l’anglaise ».

    • La lecture de celui-ci te donnera sûrement envie de découvrir enfin « Testament à l’anglaise ». Les deux romans sont pour moi dans les meilleurs de l’auteur.

  7. Je viens de lire Testament à l’anglaise pour le Blogoclub et j’ai adoré ! Je pense donc me procurer prochainement Numéro 11, vu ce que tu en dis !!!

  8. Je n’ai pas reussi à trouver le temps de lire Testament à l’anglaise, que j’ai dans ma Pal. Je note celui-ci qui me paraît très bien.

  9. J’avais prévu de lire Testament à l’anglaise, je note donc celui-ci pour la suite 😉 Merci pour la découverte, ce récit semble intrigant

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