Peu avant le voyage inaugural du Titanic, le couturier Paul Poiret envoie des invitations pour la soirée de lancement de son premier parfum. La fête, intitulée « La mille et deuxième nuit », sera placée sous le signe de l’Orient. Parmi les invités se trouve la fantasque et sulfureuse comtesse russe Svetlana Slavskaïa. Elle vient accompagnée de son secrétaire particulier, Dimitri Ostrov. Ce divin jeune juif a fui la Russie Bolchevik et est particulièrement intimidé par son entrée dans le monde. La fête est une totale réussite, décadente à souhait ! Malheureusement, elle s’achève dans le sang. Dimitri découvre le corps sans vie de sa chère comtesse. Il devient, pour la police, le premier suspect.
« La mille et deuxième nuit » est le premier roman policier de Carole Geneix. Le point fort du livre est son contexte historique. Nous sommes en 1912, juste avant que l’Europe ne s’embrase. Carole Geneix rend parfaitement l’ambiance de la Belle Epoque, son extravagance et son insouciance. Elle montre les signes avant-coureurs du conflit à travers certains personnages comme celui du fils de la comtesse. L’idée de mettre au centre du livre, le couturier Paul Poiret est également excellente. C’est un personnage extrêmement intéressant. Il était un précurseur de la mode et a notamment libérer les femmes du corset. Il formait avec sa femme Denise un couple en vogue et admiré. Les fêtes de Poiret étaient flamboyantes, originales. Il a travaillé avec Diaghilev et Nijinski qui sont tous les deux évoqués dans le roman. La carrière de Paul Poiret ne va pourtant pas survivre à la première guerre mondiale. L’évocation de ce personnage est vraiment réussie dans le roman.
Carole Geneix utilise les codes des romans populaires de l’époque. Son policier est fait de rebondissements, la langue est imagée et le roman est plaisant à lire. Mais il a aussi les défauts de ses qualités. C’est un divertissement plaisant mais qui va certainement s’oublier très vite notamment du point de vue de son intrigue.
« La mille et deuxième nuit » est un premier roman policier dont l’atmosphère Belle Epoque est particulièrement bien rendue et dont la lecture est tout à fait divertissante.
Si c’est juste divertissant je préfère passer mon tour.
Même pas un petit divertissement de temps en temps ?
Il est dans ma pal, j’entends tes réserves mais je pense qu’il devrait me plaire !
Il est très plaisant à lire, je pense que tu devrais aimer.
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