La famille Alter ne s’est pas réunie depuis deux ans, depuis la mort de Francine, la mère, d’un cancer. Arthur, le père, est resté à St Louis où il attend toujours un poste d’enseignant titulaire à l’université. Ses deux enfants, Maggie et Ethan, se sont installés à New York. Maggie vit de petits boulots et notamment de la garde de deux enfants assez ingérables. Elle fuit le système capitaliste et ne possède presque rien. Elle vit comme un moine allant jusqu’à s’affamer. Son frère, quant à lui, profite un peu trop du système capitaliste. Aimant le luxe et les beaux objets, il a dépensé tout son argent dans l’achat d’un appartement très bien situé et dans son aménagement. Malheureusement, Ethan est au chômage et se retrouve endetté. Les deux enfants Alter ont un rapport paradoxal avec leur argent car il leur a été légué par leur mère. Et c’est pour cet héritage important qu’Arthur recontacte ses enfants et leur propose de revenir à St Louis pour passer du temps ensemble. Arthur a lui aussi besoin d’argent…
« Les altruistes » est le premier roman d’Andrew Ridker et je l’ai trouvé tout à fait sympathique. Dans la lignée de romanciers comme Jonathan Franzen ou Jeffrey Eugenides, l’auteur nous offre une comédie familiale grinçante et piquante. La famille Alter est totalement dysfonctionnelle depuis la mort de Francine. Leurs réactions sont excessives comme celle de Maggie qui s’affame et s’évanouit régulièrement. La relation des enfants avec leur père est compliquée mais il faut dire qu’Arthur Alter n’est guère sympathique. Avare aussi bien de son argent que de ses sentiments, il n’a pensé qu’à lui, à sa carrière durant toute sa vie. Il a obligé sa femme à quitter Boston pour St Louis sans se préoccuper de sa carrière de psy (et je vous laisse découvrir son comportement durant la maladie de Francine !). Il ne connait pas ses enfants et lorsqu’il retrouve son fils, il l’amène voir un ballet qu’il doit forcément aimer puisqu’il est homosexuel… Francine était le liant entre ces trois personnages qui finalement sont tous préoccupés d’eux-mêmes. « Fine observatrice mais jamais critique, intelligente sans ressentir le besoin de le montrer, Francine avait sacrifié l’avancement de sa carrière pour préserver sa famille, dans laquelle elle servait de modératrice, d’arbitre et de gardienne de la paix. » A travers les souvenirs de la famille, des aller-retours dans le passé, le personnage de Francine nous apparaît comme extrêmement lumineux, comme un phare dans la vie des autres membres de la famille Alter.
Comme le titre du roman et le nom de la famille vous l’indiquent, le roman d’Andrew Ridker interroge la notion d’altruisme et de morale. Il le fait principalement au travers d’Arthur et de sa fille Maggie. Tous deux ont voulu aider les autres à un moment de leurs vies. Arthur, ingénieur, est parti en Afrique ; Maggie veut continuer ses petits boulots qui consistent à aider des enfants dans leur scolarité. Mais ils échouent lamentablement et leur poussée altruiste peut avoir des conséquences désastreuses. Quand on aide son prochain, il faut le faire pour de bonnes raisons, pas seulement pour son ego !
« Les altruistes » nous présente une famille d’anti-héros, de névrosés dont les actions confinent au ridicule depuis la disparition de la mère de famille. Andrew Ridker a écrit un premier roman drôle, rythmé qui interroge nos modes de vie et nos illusions.
Je veux le lire alors je ne lis pas toute ta chronique mais une famille de névrosés ça va me plaire 😁
Je suis assez famille névrosée aussi !!!
Ca pimente la lecture 😉
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Tu me donnes très très envie de le découvrir !! *0*
Le mois américain c’est vraiment génial quand même! L’an pro je participe aha
C’est toujours chouette de découvrir de nouveaux auteurs, c’est toujours une belle promesse!
Et bin toute une famille…pas sure que je le lirais bien qu’il doit etre passionnant didonc
Après, on ne peut pas tout lire ! Il faut savoir choisir !
Oui avec notre PAL…..;)
Ah j’avais oublié le coup du ballet, c’est vrai que c’est fabuleux ! 😄
Je vais m’en souvenir longtemps du coup du ballet ! Arthur est quand même un personnage incroyable !
j’aime le côté piquant, je me le note donc. 🙂
Il y a un petit côté Woody Allen aussi dans ce roman !
Les actions qui confinent au ridicule, je l’ai lu dans « le petit arpent du bon dieu » où là, on va loin, très loin dans le ridicule ! Et plus encore dans le film où la croix signalent le petit arpent du bon dieu se retrouve dans le ruisseau…
C’est vrai que les Alter sont assez ridicules quand même !