En septembre 2005, la Nouvelle Orléans est violemment frappée par l’ouragan Katrina. Gertrude et sa fille de 18 ans, Rose, s’apprêtent à rejoindre la ville meurtrie avec des vivres et des vêtements dans leur voiture. Mais durant leur trajet, les deux femmes se disputent. La voiture fait une embardée et quitte la route. Gertrude perd la vie dans l’accident. Mais elle n’est pas la seule. En quittant la route, le véhicule a fauché une jeune femme. Rose est envahie de culpabilité. Elle veut que la famille de la jeune femme soit informée des conditions de sa disparition et puisse bénéficier des indemnités payées par son assurance. Rose décide donc de partir sur les traces de l’inconnue. Elle est d’autant plus déterminée que cette personne avait sur elle une page d’annuaire où figurait le nom de la mère de Rose. Coïncidence ou pas ? Rose doit à tout prix le savoir.
« Landfall » alterne les récits de Rose et Rosy, l’inconnue morte pendant l’accident. Celui de Rose est le suivi de son enquête. A l’aide d’un des policiers de Tuscaloosa où elle réside et grâce à quelques indices, Rose remonte la piste de Rosy. Elle refait son chemin à l’envers et découvre petit à petit ce qui a amené Rosy de la Nouvelle Orléans à Tuscaloosa. Au fur et à mesure, Rose découvre que son presque homonyme a une vie proche de la sienne. Les deux jeunes femmes ont 18 ans et vivent seules avec leurs mères. Le père de Rose est parti du jour au lendemain alors que Gertrude était enceinte. Celui de Rosy s’est suicidé sur son campus universitaire. Chacune a une relation compliquée avec sa mère. Celle de Rose a voulu endurcir sa fille, la rendre indépendante, forte et pour cela, elle a sacrifié toute démonstration d’affection ou de tendresse. Celle de Rosy est bipolaire, la fille a du rapidement devenir mâture pour gérer la maladie, les crises de sa mère. Les deux portraits mère/fille sont vraiment très intéressants, très bien approfondis au niveau psychologique. Les quatre femmes sont incarnées, attachantes.
Le récit de Rosy est celui des événements qui ont précédé son arrivée à Tuscaloosa. Elle nous raconte notamment le passage de Katrina sur la Nouvelle Orléans. Ces pages sont vraiment terribles. Du haut du toit de la maison où elle s’est réfugiée avec sa mère, Rosy voit l’ampleur du désastre : les cadavres d’hommes et d’animaux qui flottent, les maisons englouties et ravagées. Le pire est pourtant encore à venir. La manière dont sont traités les rescapés des quartiers pauvres est absolument scandaleuse. Ils sont entassés dans le superdôme dans des conditions d’hygiène désastreuses, sans eau et sans nourriture. Les médecins, les forces de l’ordre sont totalement dépassés. Et la violence, la brutalité s’imposent très rapidement devant cette impuissance. Ces scènes terribles annoncent déjà la manière dont les populations noires (forcément les plus pauvres) de la Nouvelle Orléans vont être traitées après Katrina. Nombreux seront ceux qui ne pourront pas revenir s’installer dans la ville.
A part la révélation finale que l’on devine très rapidement, « Landfall » est un roman parfaitement construit et qui tisse deux fils narratifs, deux relations fusionnelles mère/fille. Les scènes sur l’ouragan Katrina sont tout particulièrement saisissantes.
oh, une forte histoire de relations didonc…le chaos est partout alors…et l’ouragan doit accentuer tout ca….interessant !
C’est vrai que c’est le chaos partout dans ce roman mais il est très bien construit.
J’ai beaucoup aimé la symétrie dans les couples mère-fille, et je n’ai pas deviné la révélation finale avant la fin. 😀
Oui, il est très bien construit et l’idée était originale.
Même la révélation finale je ne l’ai pas vu venir 😂. Je suis une piètre liseuse. Mais ça pimente mes lectures.
Ah tu me rassures !!! Moi non plus, je n’ai pas vu la révélation finale venir ! 😀
Martine tu lis trop intelligemment
Je ne trouve pas toujours les fins, loin de là ! Mais ici, je trouve que on le vois bien venir !
Je ne l’ai pas vu venir mais tant mieux pour moi 😁
C’est un roman qui marque par sa construction intéressante et ses personnages…
Je suis entièrement d’accord avec toi, la construction est très réussie.
Un très bon souvenir de lecture.
Mon souvenir sera très bon également !
Magnifique roman, un véritable coup de coeur !
La fin est juste un peu trop prévisible pour que ce soit un coup de cœur pour moi.
prévisible mais j’ai aimé tout de même cette fin.
Super souvenir pour moi aussi !
Cela ne m’étonne pas du tout !
Cela fait un moment que je le vois sur les rayonnages, il ne tentait pas plus que cela, la relation mère fille est parfois très convenue …. Il semble que ce ne soit pas la cas ici.
Ce sont des relations mère-fille qui sont peu conventionnelles, c’est ce qui fait leur intérêt.
Pingback: Billet récapitulatif du mois américain 2019 | Plaisirs à cultiver
Cette couverture est si forte, elle m’a tout de suite donné envie de lire ce livre. S’il parle bien de Katrina, alors ça me donne encore plus envie…
Les couvertures de Gallmeister sont toujours magnifiques, comment y résister ???